La biodiversité, une priorité pour la Commission

 
Édito
Par Humberto Delgado Rosa, directeur du Patrimoine naturel, direction générale Environnement (DG ENV), Commission européenne. © Delgado Rosa

Par Humberto Delgado Rosa, directeur du Patrimoine naturel, direction générale Environnement (DG ENV), Commission européenne. © Delgado Rosa

En ouverture de ce numéro d’Espaces naturels, je salue le savoir-faire des acteurs français de la préservation de notre patrimoine naturel et leur engagement crucial au regard des évolutions alarmantes transcrites par les indicateurs de biodiversité.

Pour enrayer ces tendances, la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité et les directives Habitats et Oiseaux sont le socle du système politique et juridique mis en place au niveau européen. L’examen à mi-parcours de notre stratégie a montré dès 2015 que nos objectifs pour 2020 ne seront pas atteints, à moins d’efforts plus ambitieux. De même, le bilan de santé des directives Nature a conclu en 2016 que, si leurs objectifs et le cadre juridique qu’elles fixent sont toujours pertinents, il est impératif d’améliorer leur mise en oeuvre. La Commission en a tiré les conséquences en proposant puis déployant en 2017 le plan d’actions pour la nature, les populations et l’économie.

L’ambition française de mobiliser pour la biodiversité, concrétisée par le plan biodiversité, entre en synergie avec ces actions. Elle est également remarquable parce qu’elle place pour la première fois la protection de la nature au coeur des priorités de l’ensemble d’un gouvernement, et à égalité avec le changement climatique.

Une telle intégration de la biodiversité dans les autres politiques publiques est aussi une priorité essentielle pour la Commission, qui entend la soutenir notamment par les instruments financiers européens et en particulier par la politique agricole commune : ainsi, les propositions adoptées par la Commission pour la prochaine période de programmation ont pour objectif d’en augmenter sensiblement l’ambition environnementale et de faire place au développement de l’agro-écologie.

En parallèle, l’UE et ses États membres se sont donné deux ans pour définir leur vision de l’action pour la biodiversité après 2020 et s’accorder sur leur réponse ambitieuse aux défis inédits que nous devons relever. D’ores et déjà cependant, vos interventions quotidiennes sont autant de contributions à la mise en oeuvre de nos directives, plan d’actions et stratégie, tous au service de notre patrimoine naturel et bien commun. Je tenais à vous en remercier.