Et si les pros formaient des pros ?

 
Tout l’intérêt des licences professionnelles

Espaces naturels n°24 - octobre 2008

Le Dossier

Jocelyn Fonderflick
SupAgro Florac

 

Dans le domaine de la gestion des espaces naturels, il est fréquent d’observer un décalage entre les compétences acquises lors des formations initiales et les attentes du monde professionnel. Un état de fait qui s’explique par l’absence de stratégie visant à rapprocher les organismes employeurs et les acteurs de l’enseignement. Il est vrai que la petite taille des structures professionnelles (à l’exception de la fonction publique territoriale) induit que, même en réseau, elles n’ont pas d’intérêt immédiat à s’investir pleinement dans l’organisation des formations. Il est donc intéressant de pointer le fait que les licences professionnelles constituent une réponse à cette carence. Créées en 1999, leur force repose sur la présence et l’investissement des professionnels :
• dans le cadre du déroulement des études et des stages (au moins 25 % du volume horaire) ;
• mais également dans la conception, l’évaluation et les réajustements nécessaires à l’évolution de la formation.
Ce fut le cas de la licence professionnelle « Gestion agricole des espaces naturels ruraux », mise en place en 2006 à SupAgro Florac. Elle vise à préparer aux métiers à l’interface des secteurs de la production agricole et de l’aménagement de l’espace rural sur des territoires à forte valeur patrimoniale. Cherchant à répondre aux attentes et besoins du terrain, les concepteurs ont (à toutes les phases du projet, de sa conception à son évaluation) développé un partenariat privilégié avec des structures professionnelles des secteurs agricole et environnemental telles que la chambre d’agriculture de la Lozère et le conservatoire des espaces naturels du Languedoc-Roussillon.
Ce sont 125 heures d’enseignement qui sont réservées chaque année à un projet « tutoré » permettant à des groupes restreints d’étudiants de répondre à une commande précise, formulée par une structure professionnelle. Ces projets, co-encadrés par les enseignants et les professionnels, font l’objet d’une évaluation conjointe en fin de formation. L’occasion de se rappeler que, quel que soit le secteur d’activité, une formation professionnelle ne peut se faire sans professionnels.