« Il nous a fallu adapter le cahier du garde »
Espaces naturels n°31 - juillet 2010
Laure Bourraqui Sarré
Chef de projet ONF à la direction régionale de Basse-Terre.
En Guadeloupe, la gestion des cinquante pas géométriques1 protégés par le Conservatoire du littoral est assurée par les gardes du littoral communaux. L’ONF et le Parc national confortent cette gestion courante par un entretien des écosystèmes. Or, à la variété des intervenants se superpose une variété d’outils : efficaces, perfectibles, complémentaires mais non coordonnés et donc peu opérationnels pour la programmation de la gestion des sites dans son ensemble.
Aussi, en 2008, le Parc national et l’ONF décident de développer une base de données numérique commune aux deux organismes en analysant les avantages et les inconvénients de chacun des outils.
L’ONF dispose d’un cahier du garde. Celui-ci est renseigné manuellement pour chaque site. Il s’agit d’un tableau de bord composé d’une fiche de description initiale, de fiches d’intervention et de fiches de bilan, lesquelles synthétisent les actions engagées dans l’année. Cet outil est donc assez complet mais un document manuel est quelquefois difficilement lisible. Par ailleurs, il ne garantit pas la rigueur et la rapidité de synthèse d’une version numérique.
Les agents du Parc national renseignent, quant à eux, une base de données informatique qui recense les infractions sur site. Les informations qu’elle offre sont par conséquent incomplètes pour assurer un suivi de la gestion courante des sites.
Pendant un an, le choix des rubriques, l’organisation des données et la fonctionnalité de la base font l’objet d’échanges entre nos deux structures. C’est Alain Ferchal, géomaticien au service Systèmes d’information qui assure le développement du progiciel tandis qu’à l’ONF nous en testons les fonctionnalités.
Aujourd’hui, ces données spatialisées sont accessibles par internet. Elles permettent de suivre l’état du foncier (occupations illicites, bornage, acquisition de nouvelles parcelles), d’assurer la gestion écologique (évolution des milieux, suivi des travaux de restauration, propositions) et, également, l’accueil du public (état des équipements, recensement des besoins).
La prochaine étape visera à permettre aux gardes du littoral communaux d’accéder à cette base. Après une période test, une extension de l’outil vers d’autres territoires pourra même être envisagée.