Signalétique

Signe des temps

 

Espaces naturels n°6 - avril 2004

Le Dossier

Jacques LEMAITRE
Vice-président de la Fédération Française de la Randonnée Pédestre • Président du Pôle Aménagement,Tourisme et Environnement

 

Entre 15 à 20 millions de promeneurs et de randonneurs… L’acteur principal de l’entretien et du suivi des itinéraires reste le mouvement associatif. C’est aussi le concepteur et le conseiller d’un nombre croissant de réalisations.

En 1947, naissait le réseau des sentiers de Grande randonnée. Identifier l’itinéraire, indiquer les directions, distances, horaires, annoncer les services utiles au randonneur… Dès cette date, et bien que limités par leurs moyens de fortune, les acteurs de cette aventure ont réalisé qu’une signalétique était nécessaire.
Aujourd’hui, le paysage a considérablement changé : le développement et la diversification de la randonnée, l’extension des itinéraires, la création des GR®, des GR de pays (GRP®) et surtout la multiplication des sentiers de Promenade et randonnée (PR), ont entraîné une floraison d’initiatives et une multiplication d’acteurs de terrain.
Il devient alors nécessaire d’assurer cohérence et harmonie des itinéraires ; pour ce faire, la Fédération française de la randonnée pédestre a réalisée la charte du balisage. Conçue en 1994, en concertation avec les autres fédérations de randonnée et avec le soutien des ministères, cette charte a été adressée à tous les maires de France.
Sans traiter explicitement de signalétique, l’initiative définit les éléments de base utiles à la qualité des itinéraires de randonnée, elle permet d’attirer l’attention sur les équipements complémentaires, dont la signalétique. La dynamique d’actions entre fédérations, associations et collectivités publiques, s’en est progressivement renforcée. Ainsi, les associations apportent généralement leur connaissance du terrain et la disponibilité de leurs membres pour l’étude et le suivi des itinéraires tandis que les collectivités locales prennent en charge les travaux et équipements les plus lourds, généralement en concertation étroite avec les comités départementaux de la randonnée dans le cadre des Plans départementaux des itinéraires de promenade et de randonnée.
Ainsi, sans avoir de normalisation générale (serait-ce souhaitable ?), la signalétique des itinéraires devient progressivement plus rationnelle et de meilleure qualité. Elle s’élargit aussi à des présentations thématiques et éducatives. D’autant que, sur le terrain, le mouvement associatif porte l’animation et de l’insertion locale des itinéraires.
Cependant, à l’exception de territoires spécifiques, tels les Parcs ou encore les départements prenant en charge la charte signalétique pour laquelle ils ont opté, elle reste souvent très hétérogène.
Avec quinze millions de pratiquants, la randonnée se porte bien, elle s’inscrit dans les enjeux du développement durable… Un contexte où le dynamisme du mouvement associatif est porteur d’avenir.