>>> Wetlands International

L’ONG des oiseaux d’eau et des zones humides

 

Espaces naturels n°6 - avril 2004

Vu ailleurs

Jean-Yves Mondain-Monval
Office national de la chasse et de la faune sauvage
François Lamarque
Office national de la chasse et de la faune sauvage
 

Wetlands International s’est donnée pour mission de conserver et restaurer les zones humides, leurs ressources et leur biodiversité. Elle œuvre dans le monde entier, par la recherche, l'échange d'informations et les activités de conservation. Plus récemment, Wetlands s’engage dans l’action de terrain.

Cinquante-neuf pays sont membres de Wetlands International. Cette organisation non gouvernementale fédère un réseau de 2 000 spécialistes, regroupés en dix-neuf groupes de travail organisés par espèces (cormorans, canards, hérons…) ou par thèmes d’étude et d’action (inventaire, restauration, communication…). Ses orientations sont adoptées par le Bureau des membres, où siègent entre autres deux représentants de chaque pays membre et les responsables des groupes thématiques.
Wetlands International résulte de la fusion en 1995 de trois associations consacrées à l'étude des oiseaux d'eau et des zones humides : le Bureau international de recherches sur les oiseaux d'eau et les zones humides (BIROE ou IWRB en anglais), créé en 1954, et dont le siège est aux Pays-Bas ; Asian Wetlands bureau, basé en Malaisie et travaillant en région Asie/Pacifique et Wetlands for the Americas, situé au Canada, pour l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud.
Des milliers d’ornithologues
La coordination des comptages internationaux d'oiseaux d'eau a longtemps été et reste l'activité la plus connue de Wetlands International. Le principe de ces comptages est simple : à la mi-janvier de chaque année, lorsque les populations d'oiseaux d'eau migrateurs n'effectuent pas de mouvements migratoires et ont un comportement grégaire, des milliers d'ornithologues, amateurs ou professionnels, les dénombrent simultanément sur les zones humides d'Eurasie et d'Afrique. L'analyse de ces données permet de surveiller les tendances démographiques de certaines espèces, notamment les anatidés (canards, oies…) et limicoles (bécasse, chevalier…), et d'identifier les sites importants. Wetlands International apporte aussi son support technique à l'Accord pour la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA) (cf. Espaces naturels n° 2 p. 33).
Mais il est très vite apparu que le seul moyen de garantir le bon état de conservation des populations d’oiseaux d’eau consistait à préserver leur habitat. C’est pourquoi, Wetlands International a œuvré, dès 1971, pour la conservation des habitats menacés, en participant à la création et la mise en route de la Convention de Ramsar (cf. Espaces naturels n° 2 p. 32).
Opérations techniques
en Afrique francophone
La stratégie d’action de Wetlands International pour la période 2000-2005 s’organise en quatre programmes prioritaires : conservation des espèces ; inventaire, évaluation et suivi des zones humides ; utilisation rationnelle des zones humides et renforcement de leur capacité. L’organisation a ainsi ouvert de nouveaux bureaux en Eurasie et en Afrique à partir desquels sont développés des programmes sur le terrain. Bien que membre depuis de nombreuses années, la France semble aujourd'hui éprouver des difficultés à régler sa cotisation et recherche une solution plus participative, notamment par des contributions en nature. Ces trois prochaines années, elle soutiendra, en partenariat avec Wetlands International, un projet de formation et des opérations techniques en Afrique francophone, notamment dans le bassin du lac Tchad.
Il n'en demeure pas moins que ce sont les contributions financières des États membres qui permettent de supporter les programmes à long terme, comme le suivi des populations d'oiseaux, particulièrement indispensables dans le cas de populations exploitées. De nombreux scientifiques pensent par ailleurs que les données recueillies sont, d'une part sous-exploitées, d'autre part que les techniques de suivi des populations pourraient évoluer. Or, sans soutien financier adéquat, ces programmes ne peuvent s'améliorer, et l'information qui en résulte également.

>>> Plus d'information sur : http://www.Wetlands.org