Les parcs nationaux enquêtent sur votre vie au travail
Espaces naturels n°40 - octobre 2012
Pascale Puigdemont
Responsable Ressources humaines Parcs nationaux de France
En 2010, Parcs nationaux de France lance une enquête auprès des personnels pour tenter d’évaluer leurs risques psychosociaux au travail. L’analyse montre la très forte importance du management pour pallier les situations à risques.
Le 20 novembre 2009, l’évaluation et la prévention des risques psychosociaux ont fait leur entrée dans la fonction publique. Un accord sur la santé et la sécurité au travail était signé entre le ministre en charge du budget et les organisations syndicales. Sur cette lancée, en mars 2010, les parcs nationaux et Parcs nationaux de France proposent de réaliser un état des lieux des risques psychosociaux dans leurs établissements. Ils cherchent à identifier l’occurrence des situations à risques (1). Un questionnaire est adressé à l’ensemble des personnels des parcs nationaux, soit 821 personnes. 59 % des salariés répondent, soit 487 personnes. Composée de quatre sous-parties, l’étude traite de : vos conditions de travail (dix-neuf questions) ; l’évaluation de votre charge mentale (vingt-trois questions) ; mieux vous connaître (huit questions) ; quatre questions restent ouvertes.
Analyse. Si l’analyse des résultats est trop longue à reproduire ici, deux réponses cependant peuvent servir d’illustration aux pistes qu’a ouvertes l’enquête. Ainsi, à la question « les circuits de communication internes sont-ils satisfaisants ? », non répondent 72 % des sondés ; à la question « je suis intéressé par mon travail », 98 % des sondés répondent oui.
Quelles conclusions ? Au vu des faibles effectifs de chacun des établissements, les tendances dégagées par l’enquête sont d’ordre national. L’analyse textuelle permet de mettre en évidence que : • certains profils de personnel rencontrent des difficultés spécifiques ; • les solutions proposées pour réduire la charge mentale sont communes à tous les personnels ; • peu de personnels souhaitent quitter leur établissement, et leurs motivations, très diverses, doivent être analysées plus précisément, établissement par établissement ; • l’agent a plus de chance de percevoir de la reconnaissance dans son travail si ses supérieurs le soutiennent, s’il ne reçoit pas trop de critiques et s’il est contractuel. Le dépouillement de l’enquête permet également de pointer certaines actions possibles pour prévenir les risques psychosociaux. Des actions en ressources humaines, communication interne, management, organisation, devraient être envisagées et pourraient amener des changements quantifiables sur la qualité de vie au travail. La diffusion des résultats d’une telle enquête doit être faite dans le cadre du dialogue social, afin d’apporter de la transparence au sein des établissements. •
1. L’étude a été menée en partenariat avec l’Institut universitaire de recherche clinique (IURC). Elle a été construite en accord avec le médecin de prévention de Parcs nationaux de France et l’inspecteur Santé sécurité.