Regarde où tu vas…
Complexe mais moins compliquée qu’il n’y paraît, la mise en place d’un système d’information géographique (SIG) suppose de suivre une démarche rigoureuse pour se poser les bonnes questions. Avant la mise en œuvre, le calendrier distingue deux phases : les études et l’acquisition. À chacune ses embûches et ses solutions…
Les phases d’études. L’étude d’opportunité est consacrée à la définition des calendriers, programme de travail, procédures de décision. Un chef de projet (géomaticien) sera chargé d’assurer la coordination des travaux et de constituer un groupe projet rassemblant les usagers du futur système1. La question des partenaires sera envisagée dès ce stade.
• L’analyse des besoins donne tout son sens à l’outil. Cette phase permet d’éviter les pièges de certaines démonstrations commerciales trop brillantes. Le recensement et l’analyse des besoins se déroulera avec l’ensemble des utilisateurs (on prendra garde aux technophobes et aux technophiles !). Le groupe projet engagera ensuite une réflexion sur les fonctionnalités des applications prioritaires.
• Deux ou trois scénarios sont élaborés. Leur vocation étant de faciliter la prise de décision, leur présentation devra être compréhensible pour les non-professionnels de l’information géographique. Les principaux critères de comparaison pourront être : la dimension pécuniaire, les ressources humaines à mobiliser, le niveau de réponse aux besoins prioritaires, la facilité de mise en place (logiciel), l’impact sur l’organisation des services, la cohérence avec l’équipement informatique existant, le délai nécessaire à la fourniture des premiers services, etc. On associera utilement quelques utilisateurs avertis à certains pans de cette discussion.
• Le plan de mise en œuvre du scénario retenu. Il détaille essentiellement le planning et les éléments de coûts. Il permet d’entériner les choix collectifs des étapes précédentes.
La phase d’acquisition. L’acquisition correspond non seulement au choix d’un produit, mais surtout à la sélection d’un prestataire de service avec lequel la structure souhaite établir une relation de confiance à long terme. En effet, le fournisseur doit être capable d’assurer les installations (logiciels et matériels), les formations, le paramétrage des applications, l’assistance technique et la maintenance.
La recherche d’un fournisseur peut passer par des échanges sur des sites spécialisés (www.geo-entreprises.fr), ou par la publication d’un appel d’offres.
Pour exprimer ses besoins et ses attentes aux fournisseurs, la rédaction d’un cahier des charges techniques est incontournable. Il détaille les objectifs, services à fournir, gains attendus, différentes catégories d’utilisateurs, questions techniques…
Il n’existe pas de cahier des charges type mais on peut se reporter utilement aux fiches techniques du Conseil national de l’information géographique2. Il s’avère également utile de vérifier qu’un partenaire ne dispose pas déjà d’une solution proche de ses besoins3.
La mise en œuvre d’un SIG ne diffère pas fondamentalement de celle d’un autre système informatique mais elle présente parfois la complexité d’une application informatique centrale. Aussi, l’organisation du travail constitue-t-il une garantie de bonne fin.
1. Ce groupe de travail suivra l’avancement des travaux. Il paraît indispensable de le réunir une fois par mois dans les phases les plus actives.
2. Fiches d’aide à la maîtrise d’ouvrage : http://georezo.net/forum
3. Bases de données et solutions SIG pour des observations naturalistes : http://georezo.net/forum
4. Il participe à l’animation du portail francophone de la géomatique : GeoRezo.net