Appuyer tous les acteurs de la transition écologique
Espaces naturels n°59 - juillet 2017
Moins de dix mois après la loi « Pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages », historique, nous assistons à la création du ministère de la transition écologique et solidaire et… au retrait des États-Unis d’Amérique de l’accord de Paris, au nom de la compétitivité économique ! Ces événements ne sont qu’en partie contradictoires, car ils montrent tous que la question de l’environnement, celle de notre rapport à la nature et au monde vivant, est désormais massivement structurante de la politique dans toutes ses dimensions, y compris pour ceux qui voudraient la refouler. Non, la question de l’environnement n’est pas assimilable à une série d’ennuis et de revers que l’on peut combattre quand on en a les moyens. C’est la remise en cause d’un système de développement, clairement énoncée par quelques pionniers il y a des décennies. C’est, par conséquent, une invitation à la reconstruction, à la renaissance de nos sociétés, plus respectueuse de notre humanité, cohérente avec la dynamique du monde dans lequel nous sommes insérés, bienveillante envers les autres êtres vivants.
Dans ce contexte, la tâche qui attend le Conseil scientifique de l’Agence française de la biodiversité est exaltante. Il s’agit d’appuyer tous les acteurs de la transition écologique en leur proposant des moyens pertinents pour appréhender l’état du monde, de contribuer à éclairer les futurs possibles qu’ils envisagent et de leur fournir des outils nouveaux pour l’action. À cet effet, le Conseil scientifique rassemble un large éventail de spécialistes des sciences de la nature et des sciences humaines, tous passionnés par les allers et retours entre science et société. Le Conseil scientifique répondra aux demandes de la direction de l’AFB et du ministère de la transition, il se livrera à des exercices de prospective et il pourra s’autosaisir de questions qu’il juge nécessaire de traiter. Ainsi, après avoir rendu un avis sur le schéma national des données sur l’eau lors de sa session d’avril, le Conseil va engager des travaux sur trois sujets d’actualité : l’agro-écologie, la compensation écologique et les synergies à développer entre les trois grandes conventions internationales sur le climat, la biodiversité et la désertification.