Mise en oeuvre d’indicateurs

Où s'approvisionner ?

 

Espaces naturels n°33 - janvier 2011

Le Dossier

Simon Popy
Écologue

La question de l’approvisionnement en indicateurs n’a pas de réponse toute faite. Il s’agit surtout de s’interroger sur les bonnes approches pour mener à bien sa quête d’information.
En premier lieu, définir ce que l’on cherche : s’agit-il de trouver des données, assorties d’une méthode pour calculer soi-même un indicateur, ou d’utiliser des indicateurs déjà calculés ? La réponse dépend de l’objectif et des moyens dont on dispose.

Ces indicateurs sont essentiellement produits et diffusés à des échelles d’action politique. C’est le cas, par exemple, de ceux résultant de la Convention sur la diversité biologique, des indicateurs européens de la biodiversité pour 2010, de ceux de l’Observatoire national de la biodiversité ou encore des observatoires régionaux (en cours de développement).
Si ces indicateurs sont généralement éloignés des questions locales d’évaluation des choix de gestion, ils peuvent néanmoins permettre de se situer par rapport à une référence et de s’inspirer de méthodes rodées. Méfiance cependant, car ce qui est valide aux grandes échelles doit parfois être adapté localement.
Ainsi, la gamme de données exploitables peut être plus importante à l’échelle locale, au détriment de sa comparabilité. Quoi qu’il en soit, les grands jeux de données utilisés à l’échelle nationale ou internationale ont une résolution souvent trop faible pour que les indicateurs qu’ils alimentent soient déclinés sur un petit territoire.

À l’échelle locale, la spécificité des questions de gestion conduit souvent à rechercher – voire à produire – ses propres données, et à trouver une méthode pour les transformer en indicateurs.
Hors du cas idéal où un protocole serait construit de A à Z dans le but de répondre à une question, la première tâche (trouver des données) devrait être facilitée par le Système d’information sur la nature et les paysages (SINP), outil national en cours de développement (voir encart). Cependant, cet outil répondra peu à des questions ciblées et locales.
La seconde tâche (trouver une méthode) suppose rigueur, recherche et réflexion. Les méthodes de construction d’indicateurs n’ont pas encore de catalogue, même si une telle opération est envisagée au niveau national. C’est pourquoi les observatoires existants et les laboratoires de recherche constituent des appuis non négligeables.