« Oui. À condition de nouer une relation de confiance ».

 
Le Dossier

Christian Desplat
Délégué régional Paca du Conservatoire du littoral

 

Depuis quinze ans, j’ai eu la chance de pouvoir travailler avec une vingtaine de mécènes pour réaliser divers projets de protection et gestion d’espaces naturels, ainsi qu’avec une poignée de personnalités fortunées désireuses de contribuer à la réalisation des projets du Conservatoire du littoral.
De ces expériences fructueuses et diversifiées, qui ont permis de financer, totalement ou partiellement, nombre d’opérations pour un montant cumulé d’environ trois millions d’euros, j’ai pu tirer quelques enseignements qui peuvent avoir valeur de conseils pour les gestionnaires d’espaces naturels à la recherche de financements privés dans la perspective de réaliser certains de leurs projets :
• être inventif, être en mesure de proposer plusieurs projets séduisants, novateurs, porteurs de valeurs ou de rêves à partager avec ses futurs partenaires… ;
• être opportuniste, dans le bon sens du terme, c’est-à-dire savoir saisir les opportunités, les occasions de rencontres, être curieux, à l’affût…
• être réactif, disposer de dossiers prêts, solides, modulables, adaptables en fonction des souhaits et des possibilités des futurs partenaires. Ne pas attendre des mois pour réagir, fournir des informations, organiser une visite, apporter des éléments techniques ou financiers… ;
• être attentif à son interlocuteur, privilégier le contact, la relation personnelle, s’intéresser à son entreprise, à ses projets, car le mécénat est avant tout une affaire de relation humaine ;
• savoir consacrer un peu de temps, d’argent, d’énergie pour espérer récolter les fruits de son engagement.
Ainsi, paradoxalement, la recherche de mécènes se joue davantage sur le registre de « l’être » plutôt que de « l’avoir », car un bon partenariat est toujours fondé sur la relation de confiance entre deux personnes, même si celles-ci agissent au nom de leurs institutions.