Outre-mer, l’action vise principalement les mangroves

 

Espaces naturels n°35 - juillet 2011

Le Dossier

Marc Duncombe
Délégué Outre-mer - Conservatoire du littoral

 

Mal aimées, peu accessibles, les mangroves dégagent des odeurs sulfureuses. Emplies de déchets et d’insectes (moustiques, papillonite…), ces zones plates sont convoitées pour l’urbanisation. Elles régressent. Pour les faire connaître du grand public, un certain nombre d’aménagements à caractère pilote ont été installés sur les terrains du Conservatoire du littoral qui permettent de les découvrir à pied sec.
Des structures ont ainsi vu le jour en Guyane (salines de Montjoly), en Guadeloupe (marais de Port Louis), à Mayotte (vasière des badamiers), en Martinique (étang des salines). Ces parcours allient passerelles, caillebotis, plateformes d’observation surélevées et modules pédagogiques. Les cheminements évitent les zones de sensibilité écologique. 
Des actions pédagogiques sont également menées en direction des scolaires1.

Est-ce que cela marche ?
Ces aménagements se multiplient. Chacun d’eux, placé dans des sites à fort potentiel de fréquentation, reçoit entre 30 et 40 000 visiteurs par an. Peut-on, pour autant, évaluer les retombées en termes de sensibilisation ?
Une chose est sûre, localement, une dynamique nouvelle en faveur des mangroves est en marche. Des associations se mobilisent pour des actions de nettoyage, des écoles pour des sorties scolaires…
Les collectivités s’impliquent davantage avec leurs gardes dans les opérations d’entretien et parfois de police contre les remblais et les dépôts de
déchets.

Connaissance. D’autres mesures sont en place. Ainsi, pour la première fois, un état des lieux des mangroves vient d’être établi dans le cadre de l’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) par le Conservatoire du littoral, lequel s’attache à mettre en place un suivi dans le cadre d’un observatoire des mangroves. L’outil doit être élargi au suivi des zones humides de l’outre-mer.
L’Ifrecor poursuit également un programme de connaissance et de protection des écosystèmes associés aux récifs coralliens. Le travail est en cours sur les herbiers de phanérogames marines.
On ne peut en effet valablement protéger le corail sans se soucier des milieux qui, en amont, contribuent à piéger les sédiments, les déchets et à épurer l’eau.
À ce jour, il n’existe pas de données transversales sur les zones humides de l’outre-mer. Souhaitons que cette lacune soit comblée en cette année de l’outre-mer et de la forêt

1. Mécenat de la Fondation Total.