Appel aux volontaires

À la recherche d’une certification

 
Marais du Vigueirat
Le Dossier

Sabine Rabourdin
Life Promesse, CPIE Rhône Pays d’Arles

Comment et pourquoi certifier une démarche écoresponsable dans un espace naturel ? Comment mutualiser les expériences ? La réponse n’est pas acquise, mais la réflexion est bien avancée.

Le projet s’intitule Promesse, un nom qui sonne comme le serment d’y parvenir. Promesse a pris ses marques en Camargue orientale dans les Marais du Vigueirat. C’est dans cette future réserve naturelle, site du Conservatoire du littoral que le Life Environnement « Projet de management environnemental sur un site écotouristique » s’est fixé l’écoresponsablité pour objectif. Nul bla-bla puisqu’il s’agit de limiter les rejets de polluants (eaux usées, gaz à effet de serre, etc.) et les consommations tant d’énergie que de matière. Adopter la norme Emas. Dès le début de sa mise en œuvre, la démarche est participative ; les choix techniques sont soumis à un ensemble d’acteurs. Promesse vise d’ailleurs l’exemplarité et le Life a l’ambition d’influer sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi les acteurs du Life retiennent l’accréditation européenne Emas pour certifier leurs choix écoresponsables appliqués à l’activité d’accueil du tourisme. Proche des normes Iso, Emas est cependant plus ambitieuse : elle se veut plus transparente, plus participative et plus stricte en matière de conformité réglementaire. Les participants au projet présenteront même cette norme à d’autres gestionnaires d’espaces naturels dans l’idée qu’elle est transférable. Mais est-ce exact ? En d’autres mots, peut-on décliner une norme existante ou bien faut-il trouver, voire créer un autre outil (et pas nécessairement une accréditation), plus conforme aux spécificités des espaces naturels ? Trouver l’outil adapté. Après quelques mois de mise en œuvre, il faut bien reconnaître qu’une telle accréditation comporte des avantages : visibilité, cohérence, outil de planification. Mais elle présente, aussi, un certain nombre de contraintes : temps consacré à la formalisation des pratiques, état des lieux juridique, veille réglementaire… Pour les espaces naturels à qui il était proposé de rentrer dans une telle démarche, le bilan semble donc mitigé et la question s’impose : y a-t-il un outil plus pertinent, plus adapté, susceptible de conduire les espaces naturels vers davantage d’écoresponsabilité ? Diverses têtes de réseau des espaces naturels protégés1 se sont alors rencontrées pour réfléchir sur les caractéristiques propres qu’un outil adapté devrait respecter. Les espaces naturels présentent en effet plusieurs caractéristiques qui les prédisposent à trouver un outil adapté : • La dimension territoriale. Les gestionnaires ont en charge un territoire et non pas seulement une structure avec des salariés. • La mission pédagogique. L’accueil des visiteurs alloue aux espaces naturels une mission démonstrative : ils doivent être en cohérence et exemplaires vis-à-vis de leur impact sur l’environnement. • La dimension de réseau. Les espaces naturels travaillent en réseau, ils peuvent donc mutualiser des outils, tels les retours d’expériences, demandes de financement, suivi de la réglementation… • La dimension managériale. Les outils de gestion (plans de gestion, contrats d’objectifs…) pourraient très bien intégrer un volet écoresponsabilité. Aujourd’hui par exemple, les plans de gestion n’intègrent pas l’impact de leurs activités de gestion du public sur l’eau, le sol, l’air. Les Marais du Vigueirat ont d’ailleurs travaillé sur ce thème en cherchant à trouver des passerelles entre Emas et le plan de gestion. • La spécificité de leur mission. Préoccupés de biodiversité, les gestionnaires peuvent concilier deux enjeux écologiques, à savoir l’écoresponsabilité mais aussi la préservation des écosystèmes et des espèces. Cette spécificité leur confère une valeur de réflexion et d’exemple afin de ne pas utiliser le vivant pour répondre aux problèmes écologiques (biocarburants, matériaux…). Il est possible d’être écoresponsable en préservant la biodiversité. L’outil idéal n’est pas encore défini, mais il est proposé de mettre en place différentes expériences sur différents espaces naturels. Le retour devrait permettre d’établir un outil et des indicateurs communs. Appel aux volontaires !

En savoir plus
www.life-promesse.org