Un réseau pour adapter les forêts au changement climatique : Aforce
Espaces naturels n°29 - janvier 2010
Céline Perrier
Chargée de mission pour la coordination du RMT Aforce
La mise en réseau des gestionnaires en faveur de la trame verte et bleue souffre d’absence d’outils opérationnels. Avec Aforce, les forestiers ont pris un peu d’avance.
Face à la répétition des événements climatiques extrêmes et devant l’augmentation des dépérissements, les gestionnaires forestiers sont inquiets. Ils doivent anticiper les changements du climat pour adapter leur gestion et leurs choix d’essences. Pour guider leurs décisions malgré les incertitudes, ils ont besoin, à court terme, d’outils de gestion fiables et opérationnels. C’est un des principaux objectifs du réseau mixte technologique (RMT) Aforce, récemment créé, qui rassemble douze partenaires1 du milieu forestier parmi la recherche, le développement, la gestion et la formation.
Ainsi chaque année, le réseau propose un appel à projets afin de favoriser la réalisation rapide d’outils. Leur mise à disposition doit se faire dans un délai de douze à dix-huit mois. Pour orienter les projets en fonction des besoins les plus marqués et faciliter la structuration des compétences, cinq thèmes de travail ont été définis (cf. encadré). Chacun est animé par un binôme associant recherche et développement, dont le rôle est l’évaluation scientifique et technique, la mobilisation des compétences ainsi que la gestion des relations avec les organismes et projets partenaires. La force du réseau réside dans cette complémentarité recherche et développement, particulièrement favorable au transfert. Elle permet un enrichissement par la confrontation des points de vue et des connaissances et une meilleure perception des besoins des gestionnaires.
Pour susciter l’intérêt des professionnels, les objectifs du réseau sont constamment confrontés aux besoins. Les occasions d’implication des membres sont donc volontairement multipliées : séminaires, ateliers techniques, formations, questionnaires, appels à idées…
Ces manifestations favorisent les échanges et stimulent les synergies. Elles permettent de relayer l’information que le réseau a en charge de rassembler, structurer et diffuser (site internet, lien avec d’autres réseaux…).
Cette manière de procéder contribue à faire connaître des initiatives locales qui, malgré leur nombre, sont souvent méconnues.
Ainsi, la dernière manifestation, un atelier sur l’acquisition et l’utilisation des données météo par les forestiers, a favorisé l’émergence d’un projet visant la mise en place d’un portail d’accès à ces informations. Les partenaires devraient ainsi pouvoir diminuer le coût de l’accès aux données (tarifs plus avantageux, mutualisation des commandes, meilleure appréciation des besoins…).
Le réseau n’a pas encore le recul nécessaire à l’évaluation de son efficacité. En revanche, la mobilisation et le taux élevé de participation constituent des indices de bon fonctionnement. Le défi majeur de cette première année a consisté à faire travailler ensemble des professionnels d’horizons très variés. Les fondements du réseau sont posés. Les premiers résultats des projets sont attendus en 2010.
En savoir plus : www.foretpriveefrancaise.com
1. Initié avec le soutien du ministère de l’Agriculture et de la pêche, le réseau Aforce est coordonné par l’Institut pour le développement forestier. Il regroupe douze partenaires : l’AgroParistech Engref (Nancy), le Cemagref, la chambre d’agriculture de la Sarthe, le CNPPF/IDF, le GIP Ecofor, l’IEFC, l’IFN, l’Inra, l’Institut FCBA, le lycée forestier de Meymac, l’ONF et la société forestière de la Caisse des dépôts et consignations.