Consolidation des emplois

 
les associations aidées

Espaces naturels n°16 - octobre 2006

Management - Métiers

Xavier Robert
Animateur du Cnar environnement

 

Diagnostics et expertises gratuits, c’est possible avec le dispositif local d’accompagnement (DLA). Le DLA a pour mission d’appuyer les associations, entreprises d’insertion développant des activités d’utilité sociale créatrices d’emplois. Dans chaque département, ce dispositif soutient et finance leur démarche de consolidation économique et de développement. Mode d’emploi…

Nouveaux métiers, emplois jeunes ou emplois aidés, de nombreux gestionnaires associatifs d’espaces naturels se sont engagés, parfois très en avant, dans l’utilisation des dispositifs de développement de l’emploi et d’insertion par l’économique. Or, passée la phase, plus ou moins longue, du financement aidé, se pose nécessairement la question de la pérennisation des emplois. Une question bien entendu sociale, mais également un enjeu vital pour la cohérence du projet associatif. S’ouvre alors une période de réflexion et de repositionnement stratégique qui convoque de nombreuses interrogations. Elle nécessite souvent de recourir à des compétences externes et engendre, de ce fait, des coûts importants. C’est dans cette optique qu’a été mis en place un réseau national d’accompagnement des organismes d’utilité sociale confrontés à des situations de consolidation ou de développement de leurs activités. Financé par l’État et confié en gestion à des opérateurs de l’économie sociale, ce réseau est connu, au niveau local, sous l’intitulé de dispositif local d’accompagnement, DLA pour les initiés.
Dans la pratique, il existe, au niveau national, cent quatorze structures portant le dispositif local d’accompagnement, chacune confiée à une association de proximité dans l’esprit d’un guichet unique semblable à ce qui existe pour le soutien à la création d’entreprise. Ces structures peuvent être des organismes d’accompagnement de l’emploi, tels les programmes locaux pour l’insertion et l’emploi (Plie), ou encore des structures de développement local, tels les comités d’expansion économique.
Le plus généralement, le DLA intervient en appui d’une demande des organismes d’utilité sociale ou associations qui le solli-citent. Il a aussi pour vocation d’aller au-devant du monde associatif et de l’inviter à recourir à ses services. Ni structure d’audit, ni organisme de contrôle, le DLA n’a en aucun cas pour fonction de se substituer aux associations dans la conduite des actions elles-mêmes. Il intervient en soutien et expertise pour aider les structures volontaires dans leurs projets : consolider des activités existantes, en développer de nouvelles, optimiser leur fonctionnement interne, mettre en place une stratégie de communication ou encore rechercher de nouveaux partenaires et financements… Toutes les démarches sont recevables dès lors qu’il s’agit de consolidation ou de développement visant à créer ou préserver des emplois.
La méthode d’accompagnement se traduit d’abord par un diagnostic conduit en partenariat entre la structure DLA et l’organisme volontaire. Cette première étape permet de qualifier les projets et de dégager les forces et faiblesses de la démarche. Ensuite, après validation par le demandeur, le diagnostic sert de point d’appui à la rédaction d’un cahier des charges d’une mission d’accompagnement. Celle-ci, qu’il s’agisse d’une étude de faisabilité comme de la conduite d’un projet, est financée par le DLA et confiée à un expert choisi conjointement avec le demandeur. Enfin, dernière étape, à l’issue de la mission d’expertise, la structure DLA reprend la main pour une évaluation et un suivi qui, eux-mêmes, peuvent déboucher sur de nouveaux projets d’action.
Pour réaliser leur travail d’accompagnement local, les structures DLA ne sont pas seules. Elles s’appuient sur des centres régionaux de ressources et d’animation (C2RA) qui capitalisent les expériences et favorisent une cohérence régionale des méthodes. Elles peuvent également faire appel à une expertise professionnelle organisée par filière. Ces experts sont réunis au sein de Centres nationaux d’appui et de ressources (Cnar) constitués pour chacun des grands secteurs d’activités (environnement1, culture, sport, médico-social). Le Cnar environnement est animé par l’Union nationale des centres permanents d'initiatives pour l'environnement (UNCPIE) et réunit des réseaux nationaux à savoir l’Aten, Rivages de France, France nature environnement, réseau École et nature, réseau Territoire, environnement, emploi et Comité de liaison énergies renouvelables. Enfin, l’État a confié la coordination nationale de l’ensemble du dispositif à l’Agence de valorisation des initiatives socio-économiques (Avise).

1. En 2003, on dénombrait 365 000 emplois dans le secteur de l’environnement et du développement durable, dont 126 000 dans les services publics ou non marchands.

en savoir plus
>>> Liste et coordonnées des structures DLA : www.avise.org
>>> Animateur du Cnar environnement : Xavier Robert -
mél : cnart-environnement@uncpie.org
>>> Membre du Cnar Aten
André Lechiguero - mél : andre.lechiguero@espaces-naturels.fr
>>> Membre du Cnar Rivages de France : François Pitron -
mél : f.pitron@rivagesdefrance.org