Dunes de la Slack

Évaluation de la gestion sur des dépressions humides intradunales

 

Espaces naturels n°35 - juillet 2011

Gestion patrimoniale

Xavier Douard
Syndicat mixte Eden 62

La panne Wyard est une dépression humide intradunale à caractère tourbeux. L’enjeu floristique présent sur cette panne a induit l’usage de techniques de gestion déclinées à travers diverses opérations que résument le tableau ci-dessous.

Résultats. Depuis 1994, l’évolution des habitats et de la flore est globalement positive, mais contrastée avec la disparition de certaines espèces d’intérêt patrimonial (Epilobium palustre, Valeriana dioica) non revues depuis 2008.
Les creusements de petites cuvettes à l’intérieur du secteur ont eu des résultats assez positifs (apparition d’une végétation pionnière de bas niveau topographique à Anagallis tenella et Carex flacca…), excepté pour la population de Menyanthes trifoliata qui semble avoir régressée.
Les extensions de cette dépression par débroussaillements successifs des ceintures externes sont intéressantes, malgré le développement de végétations neutrophiles et de faible intérêt les premières années.

Et pour l’avenir ? La fauche tardive exportatrice actuelle (septembre) est poursuivie mais elle ne permet pas l’expression de toutes les potentialités des végétations tourbeuses oligotrophiles.
La mise en place d’un pâturage estival très extensif (deux bovins Highland pendant 3 à 4 semaines en juillet), suivi d’une fauche exportatrice (refus, zones sous-pâturées…) en octobre aurait l’avantage de diversifier le milieu et de favoriser les végétations et espèces des milieux ras, et pionnières des ornières de sabots.
Deux fauches annuelles exportatrices, fin juillet sur des secteurs cibles (zones basses à Anagallis tenella, à trèfle d’eau, ceintures externes débroussaillées récemment, zones plus eutrophes…) et fin octobre sur l’intégralité de la panne, permettraient de diminuer progressivement le niveau trophique de cette panne et de favoriser les végétations basses.
Parallèlement, la réalisation d’étrépages (10 à 40 cm de profondeur sur une dizaine de mètres carrés) favoriserait les espèces et végétations pionnières de bas niveau topographique.

Difficultés. Il est difficile de comparer les effets de la fauche exportatrice et du pâturage pratiqués sur quelques années. La fauche tend à homogénéiser la végétation, contrairement au pâturage extensif qui la diversifie, mais peut être à l’origine de secteurs surpâturés et de zones de refus.
On retiendra alors qu’une gestion plus diversifiante permettrait sans doute d’exprimer au mieux les potentialités de cette panne et d’accroître encore la richesse de son patrimoine naturel.