Espèces menacées

Trente-quatre espèces de chauves-souris concernées par un plan national d’actions

 

Espaces naturels n°29 - janvier 2010

Gestion patrimoniale

Audrey Tapiero
Fédération des conservatoires d’espaces naturels

 

Le deuxième plan national d’actions chiroptères mise sur l’échange entre partenaires et la hiérarchisation des actions.

Depuis quelques années, nombre de plans de restauration d’espèces menacées sont en œuvre. Renommés «plans d’actions depuis novembre 2008, ils ont été initiés par le ministère en charge de l’Écologie dans le cadre de la Stratégie nationale pour la biodiversité. Parmi ceux-là, le plan national d’actions en faveur des chiroptères1 cible les trente-quatre espèces de chauves-souris hébergées en France métropolitaine. C’est le seul plan actuellement en œuvre concernant plusieurs espèces sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ouvert pour la période 2009-2013, il vise à compléter les connaissances, à protéger les espèces, à sensibiliser le public. Il programme vingt-six actions après les avoir hiérarchisées et priorisées. Celles-ci prennent en compte la biologie des espèces et interviennent donc tant au niveau des gîtes que du domaine vital des populations.
Après un premier plan national mené de 1999 à 2004, ce second plan en direction des chiroptères possède quelques atouts.
Ainsi, son point fort repose sur la mise en réseau des différentes structures étudiant les chauves-souris. Avec l’arrivée d’une chargée de mission, la coordination nationale a été impulsée en mars dernier. Elle devrait permettre de mutualiser les moyens et d’approfondir les connaissances, par exemple celles relatives à la distribution des populations qui présentent aujourd’hui des lacunes plus ou moins importantes selon les espèces. 
Le plan tient également compte des enjeux locaux puisqu’il se décline en plans régionaux élaborés par les associations locales en partenariat avec les Diren/Dreal, les collectivités territoriales, ou autres services d’État (aujourd’hui, toutes les régions ont lancé leur plan régional).
Au chapitre des progrès, l’application du plan s’appuie sur l’évolution du cadre législatif. En effet, la protection des gîtes (d’hibernation, de transit, de mise bas et de reproduction) devrait être renforcée par l’application des circulaires concernant les mines et les monuments historiques ; textes prévus respectivement par les ministères de l’Écologie et de la Culture.
Par ailleurs, certaines structures deviennent pilotes d’actions. Ainsi, l’ONF coordonne l’action de prise en compte des chauves-souris dans la gestion forestière, quant au Service d’études sur les transports, les routes et leurs aménagements (Sétra), il a en charge la réalisation d’un guide méthodologique préconisant des aménagements et des mesures de conservation en faveur des chiroptères lors de la construction et de l’entretien des infrastructures.
Ce plan met aussi en relief l’importance d’intégrer le domaine vital des espèces, comprenant les routes de vol et les terrains de chasse dans les mesures de conservation. Les aménagements, que ce soient les infrastructures ou les éoliennes2, doivent tenir compte de ces corridors de déplacement.
Mais on retiendra cependant que l’aboutissement du plan dépendra largement de la réalité de la concertation entre les partenaires.

En savoir plus : http://www.franche-comte.ecologie.gouv.fr/spip.php?rubrique94

1. Rédigé par la Société française pour l’étude et la protection des mammifères, ce plan est animé par la Fédération des conservatoires d’espaces naturels et piloté par la Diren Franche-Comté. • 2. La SFEPM a produit des lignes de conduite pour l’évaluation des projets éoliens. www.sfepm.org/eoliennescs.htm