wwoofing

 

Espaces naturels n°48 - octobre 2014

Des mots pour le dire

Par Matthias Urban
maraîcher bio et hôte WWOOF

Les professionnels de la nature et les agriculteurs bio ont de nombreux dossiers en commun. Les wwoofer (world wide opportunities on organic farms) se rencontrent de plus en plus sur les exploitations, donc aussi dans les espaces naturels. Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Le wwoofing est un mouvement né en Angleterre il y a 40 ans. Il se pratique en France, de façon alternative, depuis une vingtaine d’années. La création de l’association française remonte à 2007. On peut dire que le wwoofing permet des échanges amicaux entre un agriculteur bio et une personne étrangère à la ferme qui souhaite découvrir activement la vie et le travail de ce dernier en participant à son quotidien.
Le système s’est développé, mais a été mal compris et décrit de plus en plus dans les médias d’une façon erronée et simpliste. Il a même fini par être poursuivi comme un système d’organisation de travail dissimulé et illégal. Il fallait réagir, redresser cette fausse image et démontrer ce qu’est le wwoofing en réalité. Aujourd’hui, c’est chose faite. Le ministère de l’Agriculture, d’après le compte-rendu de la députée EELV Brigitte Allain, « reconnaît que WWOOF France, avec sa charte du WWOOFing, a fait les efforts nécessaires pour garantir le respect de la règlementation du droit du travail. »
Le gouvernement a donné une définition : « wwoofing désigne l’accueil de personnes au sein d’une exploitation agricole dans un but de découverte du mode de vie des agriculteurs. Il s’assimile à des vacances actives à la campagne permettant à la personne d’accompagner l’exploitant dans certaines de ses activités en dehors de toute relation de travail. Ce mode de découverte de la vie à la ferme, entre initiation et loisir, ne relève en rien des règles applicables à un contrat de travail salarié. »

Les trois piliers du wwoofing, selon sa charte :
des valeurs morales : la confiance, la tolérance et la générosité
les échanges entre l’hôte et le wwoofer doivent se faire dans l’exclusion de tout lien de subordination. Ils se font dans le respect des valeurs morales
l’accueil gracieux n’est soumis à aucune promesse d’une quelconque contrepartie. Il n’y a qu’une seule condition, à savoir que le wwoofer doit exprimer le souhait sincère de vouloir découvrir la vie et le travail de son hôte. Et pour cela, bien sûr, il doit être capable physiquement, mentalement et intellectuellement de suivre l’hôte dans ses tâches quotidiennes. On peut donc dire que le wwoofing permet des échanges amicaux entre un agriculteur bio et une personne étrangère à la ferme qui souhaite découvrir activement la vie et le travail de ce dernier en participant au quotidien de la ferme mais librement, de son propre gré et sans la moindre contrainte ni obligation sur la base de la confiance, la tolérance et la générosité.

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