Sciences participatives

Appel à témoins

 

Espaces naturels n°43 - juillet 2013

Le courrier

 

 

 

 

 

L’inventaire national du patrimoine naturel souhaite cartographier la présence du plathelminthe terrestre, un ver plat prédateur de lombric.

Nous lançons un appel à témoin… Un plathelminthe (ver plat) terrestre, prédateur de lombrics, vient d’être détecté cet hiver dans trois localités françaises (Finistère, Alpes-Maritimes, Corse). Ce genre de ver n’existe pas naturellement en Europe. Dans les quelques pays où des espèces proches ont été récemment détectées, comme en Angleterre, on observe une quasi-disparition de sa proie (les lombrics), causant des pertes agronomiques et des déséquilibres majeurs sur les milieux naturels. Son origine serait l’hémisphère sud, plus probablement la Nouvelle-Zélande.
Dans l’aire de répartition naturelle du plathelminthe, les lombrics ont développé des stratégies d’évitement qui leur permettent de se maintenir malgré ce prédateur. Mais en Europe, les lombrics ne sont pas préparés à cette menace.
Les lombrics sont des « espèces ingénieurs ». L’impact de leur disparition, autant pour les systèmes agricoles que naturels, serait un désastre. Ils creusent des galeries qui aèrent le sol et permettent la circulation de l’eau, ils réassimilent la matière organique du sol, la rendant disponible et exploitable par les végétaux. Les lombrics sont par ailleurs considérés dans beaucoup d’écosystèmes comme la biomasse animale la plus importante. Ils sont donc une ressource déterminante dans les chaînes alimentaires, permettant à de nombreux prédateurs naturels d’exister (insectes, oiseaux, mammifères, amphibiens…). Leur disparition pourrait provoquer l’extinction de ces autres espèces.
Le ver plat invasif est assez facile à reconnaître. Il est un peu aplati, noir avec deux vagues bandes dorées. Il arrive qu’on le rencontre en amas emmêlé. C’est un organisme d’apparence anodine, mais d’un impact majeur pour l’environnement. Il n’est pas venimeux, mais peut être toxique si on l’ingère (et ne peut donc se substituer au lombric dans la chaîne alimentaire).
Nous lançons donc un appel à témoins afin de réaliser une cartographie de son implantation. •

Si vous avez observé un tel animal, contactez le Pr. Jean-Lou Justine : 01 71 21 46 47 • jean-lou.justine@mnhn.fr Inventaire national du patrimoine naturel • http://inpn.mnhn.fr