Ils en témoignent

« Des atouts et des limites pour l’économie présentielle »

 
Le Dossier

Olaf Holm
Chargé de mission Europe à la Fédération des parcs naturels régionaux de France

 

La mobilité croissante des populations et la séparation entre les lieux de travail, de vie, de loisirs, permettent de constater une déconnexion croissante entre les territoires de production de richesses et ceux de consommation. C’est sur cette consommation, liée à la présence de populations permanentes ou temporaires (ex. : retraités, touristes…), qu’est basée l’économie présentielle.
Dans leur rapport de juillet 2008, les sénateurs Jean-François Poncet et Claude Belot soulignent l’importance de cette économie pour l’espace rural : en 2004, les retraites représentaient 21,7 % du revenu des ménages français, or la localisation géographique des retraités est largement déconnectée des lieux de production économique. Ainsi, il est possible de développer l’activité et l’emploi dans une région, en incitant les détenteurs de revenus venant d’ailleurs à y vivre ou y consommer.
Le Parc naturel régional du Vexin français connaît, par exemple, une source de revenus majoritairement résidentielle. La part de la base résidentielle dans l’ensemble des revenus basiques est de 76 %, celle du productif privé de 10 % (respectivement 43 % et 24 % en moyenne pour l’ensemble des aires urbaines françaises).
Veiller au bon équilibre entre l’économie présentielle et l’économie productive est cependant un enjeu central dans les stratégies de développement local. Le revers de la médaille tient en la probable dégradation de la qualité de vie de ces lieux de bien-être. En cause, la (sur) fréquentation, la pollution, l’augmentation du prix du foncier, le conflit avec la population ancienne et l’identité territoriale… En plus des emplois souvent peu qualifiés et peu rémunérés, la forte attractivité des territoires doit faire face au danger d’exclure les populations les moins riches avec le risque d’une ségrégation spatiale.