Ils en témoignent

« Un projet moteur de l’économie locale »

 
Le Dossier

Jean-Laurent Lucchesi
Directeur des Marais du Vigueirat

 

Le site des Marais du Vigueirat est une des zones humides les plus riches du littoral méditerranéen. Dans ce secteur alors vierge de toute activité touristique, ses gestionnaires développent, depuis 1996, un pôle touristique nature basé sur les principes du développement durable et englobant le village voisin (Mas-Thibert).
Plusieurs objectifs caractérisent cette démarche : la sensibilisation au respect et à la sauvegarde de l’environnement bien sûr, mais également le financement d’une partie de la gestion par les recettes. Par ailleurs, la réalisation de ce « tourisme de nature » a notamment été pensée, voulue, comme élément structurant du développement économique et social du hameau et de ses environs. Le premier bilan rend ainsi compte de la valeur économique dégagée par l’espace naturel protégé.
Effectivement, des créations d’emploi se sont effectuées dans l’élevage (quatre manades de chevaux et taureaux). Idem dans l’activité touristique où soixante-quatre emplois ont été créés entre 2003 et 2007 (partenariats locaux pour les visites en calèche et à pied, petite restauration).
En 2010, avec quarante-six emplois, le site est l’un des deux plus importants employeurs de Mas-Thibert.
Par ailleurs, l’espace naturel protégé joue un rôle en termes d’économie sociale et solidaire et, notamment, une fonction de réinsertion sociale. Ainsi l’entretien du site a-t-il été assuré par des chantiers d’insertion dont la moitié des effectifs est issue de Mas-Thibert.
En 2010, en tant que porteur d’ateliers et chantiers d’insertion, le site embauchera douze personnes issues du territoire.
Le projet induit également un développement économique et social du site et des communes environnantes. Après une phase d’écotourisme avec réduction des impacts environnementaux et dynamisation du territoire (Plan décennal de développement durable…), le nombre de visiteurs est passé à 22 000 en 2009. Il faut atteindre les 100 000 visiteurs/an pour espérer des retombées économiques positives sur le territoire alentour (à la condition d’une acceptation du projet par la population et les élus).
S’il se fait, le lieu d’accueil des visiteurs dans le village relancera les commerces, bars, restaurants, avec une liaison Arles/Mas-Thibert par bateau sur le Rhône, et une autre Mas-Thibert/Marais du Vigueirat par bateau solaire sur le canal.
On note encore que le projet a permis de développer une unité de méthanisation à partir des déchets (énergie de chauffage et électrique pour Mas-Thibert).
Grâce aux trois composantes économique, sociale et environnementale, le patrimoine naturel est devenu un capital touristique de grande valeur pour la population et les élus.