Les Grands Sites protégés génèrent de fortes retombées économiques
Mise en œuvre par le bureau Figesma, une étude menée sur le site du Puy-de-Dôme1 cherche à connaître les retombées touristiques générées par cet espace protégé. Les résultats montrent, chiffres à l’appui, que le Grand Site engendre des retombées écononomiques majeures, directes et indirectes, sur le territoire environnant le site.
Par retombées directes, il faut entendre les dépenses générées par les activités offertes sur le site et directement dégagées par sa visite. Il en est ainsi, par exemple, de la navette d’accès au sommet du Puy-de-Dôme ou du souvenir acheté à la boutique du site. Les retombées indirectes concernent les dépenses effectuées par les visiteurs hors du site, tels les frais d’hôtels, de restauration, les achats ou visites d’autres lieux…
Les retombées induites, c’est-à-dire les richesses produites par l’injection de flux financiers dans l’économie locale dues au site (ce qu’on appelle l’effet boule de neige), n’ont pas été prises en compte. En effet, leur quantification a été jugée sujette à caution par les experts. Cette précaution méthodologique visait à éviter tout risque de surestimation des retombées. L’étude ne prend pas non plus en compte les retombées des investissements importants réalisés par les pouvoirs publics. On sait néanmoins que les travaux de réhabilitation et de mise en valeur ont, eux aussi, un impact significatif sur l’économie et l’emploi.
Principaux résultats.
Le Puy-de-Dôme génère par an 76 millions de retombées économiques correspondant à 696 emplois et engendrant 11 millions d’euros de recettes fiscales.
L’essentiel des retombées économiques générées par les sites se fait au bénéfice du tissu économique alentour. Ainsi, au Puy-de-Dôme, les dépenses des visiteurs réalisées sur le site lui-même (navettes, restaurant, boutique, activités de parapente au sommet) représentent 1,5 millions d’euros, soit seulement 2 % des dépenses générées par le site.
Le reste des dépenses vient enrichir l’ensemble du département du Puy-de-Dôme et de la région Auvergne.
Une étude similiaire réalisée sur le territoire du Grand Site du Pont du Gard (2005) laisse apparaître le même rapport entre retombées directes et indirectes.
De même, si l’on compare les deux sites, on s’aperçoit que la dépense par visiteur est proche (3,27 versus 3,48 e). Pourtant, l’offre est différente.
Ces études apportent des réponses aux interrogations légitimes sur l’efficacité des efforts financiers consentis par les collectivités pour soutenir la bonne gestion et l’animation du site.
La part des dépenses attribuée au site (l’effet site) est calculée sur la base d’une connaissance fine des dépenses effectuées par les visiteurs pendant leur séjour dans la région (pour les touristes) ou à l’occasion de leur visite du site (excursionnistes).
L’affectation des dépenses repose sur une question posée au visiteur quant aux motivation de son séjour dans la région.
Ainsi, si le visiteur est venu spécialement dans la région pour visiter le site, la totalité des dépenses effectuées pendant son séjour est légitimement considérée comme générée par l’existence du site et par sa notoriété.
À l’opposé, si le visiteur ne connaissait pas l’existence du site avant d’arriver dans la région, l’affectation de ses dépenses est égale à 0 %. Quand bien même il est venu visiter le site, en ayant découvert son existence arrivé à destination.
Entre ces deux extrêmes, le taux d’affectation des dépenses est fonction de la place du site dans le déclenchement du choix de la région comme lieu de séjour.
Pour les excursionnistes locaux, 100 % des dépenses engagées dans la journée de visite, sur le site lui-même ou dans ses environs, sont prises en compte (parking, entrée, restauration, souvenir…).
En 2006, le conseil général du Puy-de-Dôme consacrait environ 492 000 euros au financement de la gestion du site. L’étude montre qu’à un euro de dépense de la collectivité territoriale correspondent environ trois euros de dépenses directes des visiteurs sur le site et 154 euros de retombées pour le tissu économique environnant.
Le secteur du tourisme est aujourd’hui le premier pourvoyeur de devises en France (12,1 milliards d’euros en
2006 et 6,6 % du PIB). Or une grande partie de cette attractivité, la France la doit à la qualité et à la diversité de ses paysages et de son patrimoine.
1. L’enquête a été menée en août et septembre 2006 auprès d’un échantillon représentatif de 1 009 visiteurs sur la base de questionnaires administrés sur le site en face à face (40 mn ; 75 questions). 500 questionnaires avant la visite et 509 après la visite.