Questions à Jean-Louis Lasnier, Directeur de Figesma

« D’autres retombées, d’ordre qualitatif, mériteraient d’être mesurées. »

 
Le Dossier

 

 

 

 

 

 

 

Les retombées liées au bien-être, à la santé physique, psychologique et sociologique ne sont pas évaluées…
Hélas, non. Pourtant, de toute évidence, la pratique d’activités physiques en plein air a une bonne influence sur le système cardio-vasculaire, sur le mal de dos, sur la lutte contre les cancers… Bouger est le maître mot de la prévention des maladies et de la constitution d’un capital santé. Bouger, traverser des paysages, faire des rencontres, tout ce qu’offrent les grands espaces et qui procure des bienfaits multiples dans un monde sédentarisé, technicisé à l’extrême et de plus en plus virtuel.
Mais nous n’en sommes pas à un paradoxe près. Ainsi, par exemple, les dépenses occasionnées par une foulure de cheville (ambulance, plâtre, massages) contribuent à accroître le PIB. C’est dire si l’addition des valeurs ajoutées du secteur marchand et des dépenses publiques est loin d’être un bon instrument de mesure ! Pour prévenir les maladies et contribuer à boucher le trou de la sécurité sociale, les grands espaces peuvent constituer un bon investissement à long terme. A contrario du « marché » qui recherche une rentabilité à court terme : le plus sûr moyen de détruire l’environnement.

Quelle est la difficulté majeure pour évaluer la valeur des espaces naturels ?
La loi organique relative aux lois de finances a amélioré la lisibilité de la comptabilité. Il reste spontanément difficile d’identifier et de mesurer les engagements financiers multiples de la collectivité nationale et des collectivités territoriales, en effet celle-là est organisée par fonctions et non par projets.
En revanche, les retombées économiques – le chiffre d’affaires des entités publiques et privées résultant des Grands Sites –, les emplois, les impôts et taxes générés sont plus facilement appréhendables par des méthodes économétriques classiques, éprouvées.