Bilan d’un stage

 
Le Dossier

Jacques Le Letty
Formateur à l’Institut régional du patrimoine de Bretagne

 

Vous avez organisé un stage intitulé « Préserver les corridors écologiques ».
Le concept est-il vendeur ?
Sur notre territoire breton en tout cas, c’est un sujet qui suscite un véritable intérêt. Nous avons réuni une trentaine de stagiaires. C’est beaucoup. En règle générale, dans les domaines nature, architecture nous touchons une quinzaine de participants. La demande avait été clairement exprimée lors d’autres stages et nous l’avons traduite par deux jours de formation pendant lesquelles nous abordons les concepts scientifiques relatifs aux corridors et montrons comment utiliser les cartographies pour les intégrer dans les documents d’urbanisme.
Pour quel type de public ?
Un savant mélange : jusque-là, c’était un sujet qui intéressait les naturalistes ; aujourd’hui, il concerne aussi les aménageurs. Les stagiaires étaient surtout des gestionnaires de collectivité en charge de l’environnement. Pas d’élus ; mais c’est assez récurrent. Des associations également. Très peu de bureaux d’études, qui ont des attentes plus techniques alors que ce stage vise prioritairement à sensibiliser et à faire émerger une culture commune. Nous nous sommes
peu attardés sur les éléments de méthode mais avons présenté des expériences et montré l’intérêt d’une telle démarche.
Quelle est l’incidence pratique d’un tel stage ?
Le partage d’expériences a un aspect très concret. Il a permis aux stagiaires de repartir avec des arguments pour convaincre leurs élus ou collègues de cartographier les corridors. Par exemple, l’agence d’urbanisme de Lorient est venue montrer comment elle a intégré la cartographie des corridors dans le Scot et sur des Plu. Ce faisant, elle a donné aux corridors une valeur juridique. Du lotissement, jusqu’au territoire régional, toutes les échelles peuvent être prises en compte. On peut imaginer que ce stage pourra vraiment influer sur les décisions que prendra la collectivité in fine.
Malgré ce succès, vous envisagez
de modifier le contenu du stage… !
La prochaine session s’intitule « Actions quotidiennes, paysage et nature ordinaire ». Le contenu ne sera pas très différent puisque nous aborderons les notions de connectivité des espaces, de mosaïque… cependant, nous mettrons moins l’accent sur la notion de cartographie et insisterons davantage sur l’incidence de l’aménagement urbain ou rural. Cela est en lien avec l’appel à projet du Conseil régional de Bretagne sur l’Éco-Faur (fond d’aménagement urbain régional) qui veut tendre vers un aménagement écologique du bourg ou de quartiers. C’est un besoin local aujourd’hui très important.

Recueilli par Moune Poli