Le Dossier

Les réintroductions

animales et végétales...
Noé, père des réintroductions

Lorsqu’il ouvrit les portes de l’Arche, Noé ne savait pas qu’il effectuait la première réintroduction de l’histoire. Le travail était immense : la biodiversité risquait de souffrir de la catastrophe qui venait de frapper la planète. La méthodologie retenue était simple : un seul couple d’animaux pour reconstituer une population viable. Les formalités administratives furent également minimes. L’opération réussit pourtant brillamment !

Éléments de méthode

Les programmes de réintroduction sont presque exclusivement réservés aux espèces endémiques, sinon aux espèces rares sur l’ensemble de leur aire de répartition. Dans quelques cas, on s’intéressera à des végétaux peu fréquents au niveau national voire régional : espèces emblématiques, population isolée présentant une originalité génétique. La phase de diagnostic doit être réalisée de façon scientifique, argumentée, dans un contexte dépassionné.

La stratégie

Jean-Pierre Martinot a participé à l’élaboration collective de la stratégie de réintroduction des bouquetins en France, rédigée en juin 1996.

Ensuite vient la charte vade-mecum des conduites à tenir

Tout projet de réintroduction de bouquetin des Alpes et de bouquetin des Pyrénées, sur le territoire français, doit faire l’objet d’un dossier de candidature soumis au Conseil national de la protection de la nature. Il doit répondre aux exigences de la charte. Extraits…

Deux expos pour une appropriation collective

Pour sauver le saumon, il faut équiper les barrages du Rhin de passes à poissons. Pour cela, il faut convaincre. Éduquer, informer, faire adhérer… telle fut la stratégie menée par les acteurs du Rhin dont l’association « Petite Camargue alsacienne », qui a construit deux expositions accueillant le public.

Une réintroduction est un commencement qui bouleverse

On n’intervient pas dans les processus naturels sans modifier, aussi, les processus sociaux.

L’ours fait ses comptes

L’ours constitue l’exemple parfait d’une espèce à la fois patrimoine naturel et culturel d’un territoire. La restauration d’une population viable d’ours dans les Pyrénées est en cours, la mort de Cannelle, la dernière femelle de souche pyrénéenne en novembre dernier a accéléré les décisions politiques, mais le processus de restauration avait débuté en 1996 et 1997 avec la réintroduction à titre expérimental de trois ours adultes (deux femelles et un mâle) dans les Pyrénées centrales.

Réintroduire la cistude quelle faisabilité ?

Réintroduire la cistude (Emys orbicularis) en Savoie aura pris 10 ans. La première année a été consacrée à l’élaboration du dossier de validation par le ministère de l’Environnement. En effet, le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) veille au respect des critères de validation énoncés lors du colloque de Saint-Jean du Gard 1. La démarche fut à la fois scientifique, technique et déontologique…

L’élégante séduction du charognard

En Lozère, depuis une terrasse d’observation, tout un chacun peut venir contempler les vautours fauves ou les vautours moines qui nichent dans la région depuis leur réintroduction. De temps en temps, on peut même apercevoir deux couples de vautour percnoptère, le seul vautour migrateur, revenu spontanément. Il avait disparu, lui, en 1955. La réintroduction de ces vautours est un succès unique au monde. Le vautour fauve a été lâché en 1981, le vautour moine en 1992, le Belvédère à ouvert quelques années plus tard en 1998 pour répondre a une demande du public.

Les échanges génétiques ne sont pas toujours préjudiciables mais…

Introduction, réintroduction, renforcement de populations… Que se passe-t-il quand les espèces végétales introduites ne sont pas strictement issues des espèces locales ?