Le Dossier
Tourbières
Le point pour leur gestionLes tourbières seraient le type de zone humide le plus répandu dans le monde ! Mais ce n’est pas le cas en France, où elles occupent moins de 100 000 ha. Cependant, les tourbières françaises présentent une surprenante diversité de types, de paysages, de situations.
Oui, les tourbières sont souvent susceptibles de restauration. Non, ce processus n’est pas facile. Il est lent et nécessite une méthodologie élaborée.
En Auvergne, 30 % des tourbières se situent dans des espaces boisés. Les forestiers participent activement au réseau Tourbières d’Auvergne dont l’objet est la promotion d’une gestion respectueuse de ces milieux sensibles. Avec le Conservatoire des espaces et paysages d’Auvergne qui anime ce réseau, gestionnaires et forestiers se sont interrogés sur la rentabilité du boisement des tourbières. Le verdict : planter une tourbière est un investissement coûteux voué à l’échec.
Les micro-organismes sont encore mal connus. Leur étude pourtant, se révèle être un moyen performant pour connaître le fonctionnement et l’histoire des tourbières.
Souvent négligées dans les démarches d’inventaires et de gestion, elles sont les espèces clés du fonctionnement des tourbières hautes.
Le Conseil général des Côtes-d’Armor a mis en place un dispositif de conventionnement destiné à maintenir dans un bon état de conservation les prairies et les landes humides ou tourbeuses. En échange du respect des pratiques de fauche et de pâturage, le Département rétribue les exploitants et les gestionnaires contractants.
Concernant les tourbières, l’une des principales menaces identifiées est l’a priori d’indifférence que suscite ce patrimoine aux yeux de ses propriétaires. Pourtant, la conservation des zones humides ne pouvait se contenter d’actions exemplaires menées sur quelques sites à forts enjeux. En réponse, la démarche du réseau Sagne consiste à proposer au propriétaire la visite d’un technicien du réseau, pour réaliser un diagnostic de son site et lui faire découvrir les intérêts patrimoniaux et fonctionnels de sa zone humide. Ensemble, ils bâtissent un plan de gestion adapté au site et aux moyens dont dispose le gestionnaire. Ce plan de gestion identifie les modalités d’entretien des parcelles, donne des conseils techniques et propose des travaux de restauration selon les enjeux identifiés. L’ensemble du plan de gestion est consigné dans un document qui, une fois validé par le gestionnaire ou le propriétaire, fait office de convention d’adhésion au réseau Sagne.