>>> Synergies gestionnaires et sportifs

La nature va y trouver son compte

 

Espaces naturels n°2 - avril 2003

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Francis Muller
Fédération des conservatoires régionaux d’espaces naturels

Au niveau national, la négociation des décrets d’application de la loi Sport va son chemin. Sans attendre, sur le terrain, gestionnaires et sportifs font feu de pragmatisme. Ils contractualisent des solutions de gestion concertée. Parfois même, ils se surprennent à des synergies. Leurs expériences sont riches en enseignements.

Que les sportifs participent à entretenir les espaces qu’ils fréquentent et la nature elle-même peut y trouver son compte. Les exemples de bonne entente entre gestionnaires et sportifs sont assez nombreux : en Meuse, des chantiers d’entretien furent organisés par les parapentistes et le Conservatoire des sites lorrains ; dans la Réserve naturelle des Gorges de l’Ardèche, les spéléologues œuvrent au recensement de la faune des grottes et à la compréhension des phénomènes géologiques.
Dans d’autres cas, des clubs sportifs acceptent de limiter l’ampleur de leurs impacts sur la nature, après concertation avec le gestionnaire, lequel estime si le compromis est acceptable. C’est ce à quoi ont procédé le Club alpin français et la Fédération française de montagne et d’escalade. Ils ont signé une charte avec le Parc naturel régional des Vosges du Nord, dans le but de limiter l’impact négatif de l’escalade sur les faucons pèlerins des falaises.
Les gestionnaires l’ont bien compris, et cherchent de plus en plus à faire connaître au public les milieux qu’ils protègent. Ils gagnent de la sorte une assise populaire qui leur est fort utile si d’aventure des menaces pèsent sur les sites. De fait, certaines formes de sport et de randonnée permettent de ressentir et d’apprécier la nature et ses beautés avec plus de force qu’une simple observation. Nombre de protecteurs doivent leur vocation à un coup de cœur ressenti lors d’une activité physique en plein air : si l’activité ne nuit pas à la faune, à la flore et aux habitats, si le nombre de pratiquants ne pose pas de problème, pourquoi ne pas l’encourager ?