« Nous avons mis en place un plan d’action sur dix ans »

 

Espaces naturels n°16 - octobre 2006

Management - Métiers

Vincent Santune
Directeur du Conservatoire des sites naturels du Nord Pas-de-Calais

 

Quinze salariés permanents… Le Conservatoire des sites naturels du Nord Pas-de-Calais est une association qui vise la préservation du patrimoine naturel remarquable de la région. Le dispositif local d’accompagnement lui a donné l’occasion de financer un audit sur son fonctionnement.

Comment avez-vous appris l’existence
du dispositif local d’accompagnement ?
La fédération des Conservatoires d’espaces naturels nous a alertés, il y a deux ans. À cette époque, nous étions particulièrement préoccupés par la pérennisation des six emplois jeunes, nous étions donc réceptifs. En parallèle, nous avions été contactés par le Comité de bassin de l’emploi chargé de la mise en œuvre du dispo-sitif. Nous avons donc pris rendez-vous… sans savoir très bien ce que nous pouvions attendre.
Que vous proposait-on ?
De financer une étude. Le budget n’était pas énorme puisque nous disposions de 13 000 euros, cependant la participation des Conseils général et régional permettait de financer l’intégralité de l’étude. Avec ces « petits moyens », il nous fallait cibler, très précisément, les contours de la mission. Nous avons donc élaboré le cahier des charges avec le chargé de mission du Comité de bassin de l’emploi.
Quels ont été vos objectifs ?
Prioritairement tournés « direction des ressources humaines », ils voulaient savoir quelles étaient nos compétences, la nature des liens salariés-administrateurs, le coût réel des services rendus. Nous avons également cherché à recueillir la vision de nos partenaires financiers et techniques sur notre association. L’objet était directement opérationnel, nous visions l’élaboration d’un plan d’action sur dix ans.
Le coût réel des services… Est-ce à dire qu’avant vous ne connaissiez pas votre prix de journée ?
Nous avions une méthode de calcul de notre coût horaire. Cependant, nous n’étions pas sûrs qu’elle correspondait à la réalité. Par ailleurs, il nous semblait important de connaître notre positionnement par rapport au prix du marché. Aujourd’hui, nous savons que notre prix de journée se situe autour de 360 euros. Quand nous facturons des prestations, nous ne sommes vraiment pas chers.
Votre association comprend des salariés mais aussi des bénévoles et des élus… l’audit a-t-il investi le terrain du projet d’entreprise ?
Le plan d’action qui a découlé de l’étude nous a permis de travailler sur les liens entre administrateurs et salariés. Nous avons, notamment, mis en place des séminaires afin de partager une vision commune de la stratégie de notre structure. Financièrement, nous avons dégagé des pistes pour trouver des sponsors.
Comment avez-vous travaillé avec le Comité de bassin de l’emploi ?
Nous avons choisi notre cabinet d’expertise en concertation. Outre le critère pécuniaire, nous avons opté pour la compétence au vu des expériences antérieures. Après ce choix, nous avons passé une convention financière avec le Comité de bassin de l’emploi.
Quel regard portez-vous sur cette structure ? S’agit-il d’un guichet financier ou bien vous
a-t-elle véritablement accompagnés ?
Le Comité de bassin de l’emploi a été véritablement performant sur la rédaction du cahier des charges. Il était compétent et possédait une expérience que nous n’avions pas. En revanche, et c’est peut-être une limite, le Comité de bassin de l’emploi accompagne des structures très différentes et très spécialisées. L’entretien d’une ou deux heures ne suffit donc pas à identifier les besoins. Si l’on souhaite que ce dispositif soit efficace, chaque association doit être capable d’identifier elle-même ses besoins, et de cibler une ou deux problématiques maximum. En effet, ce dispositif n’est pas fait pour résoudre les problèmes. Il s’agit juste d’identifier des pistes.
On peut regretter également la lenteur de la mise en œuvre de l’audit. Il a fallu un an avant de débuter la phase opérationnelle. Nous avons mis ce temps à profit et nous avons travaillé nous-mêmes sur les différents sujets. Du coup, l’audit nous a été doublement profitable. Il a confirmé notre travail et nous a rassurés sur nos qualités. Par ailleurs, ce regard externe nous a permis d’aller un peu plus vite. Nous aurions certainement fait tout cela… mais il nous aurait fallu deux ou trois ans de plus.

Recueilli par Moune Poli