>>> Communauté d’agglomération Perpignan Méditerranée

Reconquérir les friches agricoles périurbaines

 

Espaces naturels n°21 - janvier 2008

Le Dossier

Jérôme Dubost
Service environnement Communauté d’agglomération Perpignan Méditerranée

 

Une politique en quatre volets permet à la communauté d’agglomération de limiter la déprise agricole aux portes de la ville.

Aux portes de Perpignan, de façon aussi attendue qu’inévitable, la campagne cède la place à des friches agricoles périurbaines générées par la spéculation foncière. Il en résulte une perte d’identité du paysage, des risques d’incendie et une dépréciation de l’agriculture. Aussi, souhaitant arrêter cette hémorragie, la communauté d’agglomération de Perpignan a décliné un programme de reconquête en quatre axes : • L’élaboration d’une charte paysagère. Les usagers (chambres consulaires, État, communes, mais aussi associations de quartier, de défense de l’environnement, sportives…) y affirment leur volonté de construire le paysage de demain. • La recomposition paysagère grâce à l’utilisation du prêt à usage. Pour mobiliser le foncier, sans déposséder ni déresponsabiliser les propriétaires, la communauté d’agglomération a eu recours au prêt à usage. Selon les articles 1875 et suivants du code civil, le prêt à usage (ou commodat) est un contrat par lequel l’une des parties livre une chose à l’autre pour en avoir l’usage. Associée à la chambre d’agriculture, la communauté d’agglomération met en relation des exploitants potentiels et des propriétaires. Le prêt à usage, gratuit, est effectif pour une période d’un an. À charge pour l’exploitant d’implanter des cultures pendant cette période. Par le commodat, le propriétaire continue à disposer de ses terres (le contrat est court) et son bien est propre et entretenu. La chambre d’agriculture expertise les terrains, choisit les exploitants bénéficiaires du commodat et assure le suivi du contrat. Enfin, la convention d’obligation signée avec l’exploitant lui permet d’obtenir des aides financières pour remettre ces parcelles en état. • L’appropriation sociale par le biais d’implantation de pistes. Les citadins sont invités à découvrir, par le biais de pistes cyclables et de sentiers de randonnées, ces espaces périurbains afin de renouer avec leur agriculture. • La création d’une équipe d’intervention. Ces agents territoriaux gèrent ces espaces naturels en les rendant accueillant, en évitant les nuisances et les dégradations. Aujourd’hui, 1 200 hectares de terres sont concernés par ce programme, mais celui-ci a vocation à s’étendre. Une étude en cours cherche à produire des outils complémentaires afin de préserver l’activité agricole périurbaine, favoriser l’implantation d’exploitants et maintenir les liens ville/campagne.