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La ville pour conforter la biodiversité

 

Espaces naturels n°21 - janvier 2008

Le Dossier

Michèle Mouneyrac
Direction des espaces verts ville de Besançon
Guy Longeard

 

La ville se révèle comme un réservoir de diversité biologique, faunistique et floristique. L’application d’une gestion adaptée des milieux participe à la valorisation de la biodiversité.

Face à l’uniformisation des campagnes, les monocultures et leurs techniques associées, la ville se révèle comme un réservoir de biodiversité. Ainsi, à Besançon, dans le secteur sauvegardé du centre ancien, l’étude Nature en ville1 a recensé trente-cinq milieux différents, identifiant sur ces 270 hectares, 405 espèces de la flore vasculaire2, cinquante-et-une d’oiseaux et soixante-dix de papillons. Sur son territoire, Besançon bénéficie d’un patrimoine de nature important et diversifié. Le chapelet de collines s’égrenant en bordure immédiate du cœur urbain a révélé des espèces comme l’orobanche de Bartlingi ou la potentille à petites fleurs, lesquelles représentent un fort intérêt patrimonial3. La présence de l’azuré du serpolet est remarquable en raison de l’implantation intra-urbaine de son habitat. Une grotte naturelle protégée abrite des populations de barbastelles et de grands rhinolophes. Cependant, la pérennisation d’une diversité d’habitats et d’espèces nécessite une politique active avec la quête permanente de la mise en lien de ces biotopes. Entre citadelle et remparts, la ville cherche donc à conserver une mosaïque de micro-espaces au cœur du bâti avec ses cours et ses jardins. Sur les collines, les actions menées englobent la restauration et l’entretien de milieux ouverts et de mares. Un troupeau de chèvres itinérant corrige l’embroussaillement des pelouses sèches et participe ainsi à une nouvelle agriculture urbaine. Éboulis et murgers (tas de pierres ou muraille) contribuent au maintien des reptiles. Dans les espaces verts urbains, l’objectif primordial est de créer des conditions favorables au maintien d’une faune indigène diversifiée, présente spontanément dans la nature proche. Les aménagements paysagers intègrent la nécessité de conserver des vieux murs, de planter des espèces et variétés adaptées au sol et au climat procurant tout au long de l’année abris et nourriture à la faune auxiliaire. Cette politique s’avère payante ; en 2000, lors de l’application du « zéro insecticide et acaricide », il n’a nullement été besoin d’introduire des coccinelles, syrphes ou chrysopes ni aucune espèce exotique pouvant un jour devenir invasive…

1. Référence : Atelier Cepage.
2. Plantes vasculaires : celles qui, outre le tissu cellulaire, renferment des vaisseaux (Littré).
3. Référence : Espace naturel comtois.