>>> Référentiel

Se doter d’indicateurs pour évaluer sa gestion

 
Politiques environnementales des espaces verts

Espaces naturels n°21 - janvier 2008

Le Dossier

Camille Jouglet
Institut national d’horticulture

 

Et si les gestionnaires s’inspiraient des outils d’évaluation mis en place par les services d’espaces verts des villes ?

L’application d’une politique environnementale nécessite la mise en place d’un processus d’évaluation : évaluation initiale des impacts environnementaux causés par les méthodes de gestion actuelles, puis évaluation régulière afin de mesurer la pertinence et l’efficacité des mesures de corrections mises en place. Un référentiel d’indicateurs a donc été élaboré1. Il cible, en priorité, les services des espaces verts dans ses aspects de gestion du patrimoine. L’ensemble des indicateurs (voir tableau page suivante)2 permettent à la collectivité de mesurer l’impact de ses activités sur l’environnement, de s’auto-évaluer, de se comparer à d’autres collectivités. L’outil. Après concertation avec quelques responsables de service, il a été choisi d’opter pour une entrée par activités du service (arrosage, taille…) plutôt que par thèmes environnementaux (eau, sol…). Huit thèmes de gestion ont ainsi été retenus : • Gestion de l’eau • État sanitaire des végétaux • Fertilisation • Plantes indésirables • Zones enherbées • Déchets issus du patrimoine vert • Véhicules et engins • Patrimoine naturel. Afin de répondre à l’ensemble des services espaces verts, les indicateurs sont ensuite classés en deux catégories : • les indicateurs principaux (P) : indicateurs essentiels à suivre pour visualiser la progression du service ; • les indicateurs secondaires (S) : indicateurs complémentaires venant apporter plus de précisions à l’évaluation des pratiques. L’actualisation des indicateurs doit se faire tous les ans, excepté pour les indicateurs secondaires et ceux faisant appel à des calculs de superficie, qui ont une période d’actualisation de trois ans. Ce système permet une prise de recul régulière sur l’efficacité des actions mises en place. Utilisation. La conception du référentiel est faite de façon à ce que chaque service s’approprie l’outil et choisisse les indicateurs qui correspondent le mieux à sa politique environnementale et aux actions définies. Le référentiel doit permettre au service de progresser graduellement, selon le principe d’amélioration continue (voir schéma roue de Deming) : 1 - définition par le service d’une politique de gestion des espaces verts prenant en compte l’environnement ; 2 - sélection d’une batterie d’indicateurs, parmi ceux du référentiel, propres et adaptés au service, à partir desquels on obtient un premier état des lieux ; 3 - mise en place de mesures correctives dont l’efficacité sera constatée au fur et à mesure des bilans fournis par les indicateurs (en fonction de leur périodicité). Ainsi, de bilan en bilan, le service visualise clairement ses avancées (ou non) en matière de gestion environnementale et peut efficacement définir de nouvelles actions. Ce référentiel a fait l’objet d’améliorations après le recueil des avis et des propositions d’amélioration d’une quinzaine de services espaces verts en France. Il peut donc, d’ores et déjà, être directement utilisé ; néanmoins, son utilisation « en routine » nécessite de le tester plus largement et surtout de développer un outil informatique de suivi. Initialement conçu pour les services espaces verts, cet outil peut également servir aux espaces naturels. Les indicateurs pouvant être utilisés individuellement, il est donc possible, au cas par cas, de se composer une batterie d’indicateurs adaptés aux espaces naturels. Ceux-ci seront notamment issus des thèmes « Gestion des espaces enherbées » et « Gestion du patrimoine naturel ». Les indicateurs proposés peuvent également en générer d’autres (tout en gardant le même schéma de ratio, de pourcentage…). D’un monde à l’autre, la porte est donc grande ouverte…

1. En collaboration avec le CNFPT Pays de la Loire.
2. Les indicateurs environnementaux sont des grandeurs permettant de décrire et/ou de mesurer l’état de l’environnement. Ils doivent être établis à partir de quantités observables ou mesurables, et reflètent ainsi l’impact – positif ou négatif – d’une activité sur l’environnement.

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