>>> Écogestion à la Diren de Haute-Normandie

Associer tous les agents pour modifier les cultures

 

Espaces naturels n°9 - janvier 2005

Management - Métiers

Joël Demasson

 

Les 43 agents de la Diren de Haute-Normandie pratiquent une écogestion de leur environnement de travail. La démarche est modeste, mais démonstrative. Elle suscite l’adhésion. Les réticences initiales sont désormais oubliées et, aujourd’hui, l’expérience prend valeur d’exemple.

Appliquons pour nous-même ce que nous voulons faire faire aux autres. Cette devise pourrait être celle de Christian Gand lorsque, en 2002, il lance l’idée d’une démarche d’écogestion à l’échelle de la Diren Haute-Normandie.
Autodésigné chef de projet, Christian Gand pose immédiatement le décor et ses contraintes : « Seul et sans moyen spécifique, il me fallait faire simple, efficace et démonstratif à court terme ». Ne pouvant miser sur ses seules forces, il table sur la mobilisation de ses collègues. Rien de moins évident, puisqu’il s’agit de leur faire accepter une charge de travail supplémentaire. Il sait aussi qu’il lui faudra vaincre la résistance des plus sceptiques et engager une forme de mini-révolution culturelle. Car toute démarche d’écogestion est faite de petits gestes quotidiens (éteindre une lumière, fermer un robinet, utiliser un vélo, trier les déchets…) qui, mis bout à bout, touchent au plus profond des cultures professionnelles.
Pour associer ses collègues, Christian Gand opte pour deux méthodes conjuguées. En premier lieu, une enquête exhaustive permet de consulter chacun, d’établir un état des lieux et de faire émerger des idées. Elle est réalisée par voie de messagerie interne, sans formalisme et dans un dialogue permanent avec le chef de projet. Le champ d’investigation est le plus large possible ; rien n’est tabou, et chacun doit pouvoir trouver matière à s’exprimer et à agir. L’eau, l’énergie, les déchets, la politique d’achats, les transports et la gestion des véhicules, tous les domaines sont explorés. Conjuguée à une analyse des consommations, l’enquête dessine un état des lieux et esquisse des objectifs d’amélioration. Elle sert aussi à identifier les agents les plus investis.
Second pilier de la conduite de projet, un groupe de travail d’une dizaine de personnes est constitué. Le chef de projet doit faire preuve de conviction. « Le principe était le volontariat. Toutefois, j’ai un peu forcé la main à certains. L’idée était que tous les services et tous les domaines d’activité soient représentés. Avec un groupe de travail constitué du quart des effectifs de la Diren, j’étais assuré d’une bonne diffusion des objectifs. » Chaque membre du groupe de travail est responsable de la mise en œuvre d’un ou plusieurs objectifs. Christian Gand confesse toutefois que le groupe sert essentiellement à faire émerger des idées. Dans la pratique, il conserve un important rôle de cheville ouvrière. Il se félicite néanmoins de l’implication de certains. « Les membres les plus actifs ne sont pas nécessairement ceux que l’on attendait. Je pense à l’agent d’entretien, très investi dans le tri sélectif, ou à l’agent administratif chargé des achats. »
Après vingt mois de travail, le projet écogestion commence à porter ses fruits. Il a aussi joué un rôle important pour la cohésion des services après leur regroupement dans le nouveau bâtiment de la Diren. Et puis, fierté locale, la démarche de la Diren va essaimer dans toute la préfecture et bientôt dans les collectivités locales, les établissements publics et, voire, certaines entreprises.

>>> En savoir plus
Christian Gand. Chef de projet
de la démarche écogestion.
Direction régionale de l’Environnement
de Haute-Normandie.
Mél : christian.gand@haute-normandie. ecologie.gouv.fr