Le Dossier
Corridors écologiques
En France, 45 258 km de voies maritimes et terrestres fragmentent le territoire. La mise en œuvre de corridors écologiques ne relève pas d’une réponse technique adaptée à des problématiques de gestion de la nature mais d’un nouvel état d’esprit en faveur de la biodiversité.
Gestionnaires, collectivités territoriales, associations, administrations, sont confrontés à la modification des paysages et à la banalisation de la nature. Tous sont directement concernés par les corridors écologiques. Ces liaisons fonctionnelles entre habitats favorisent les flux de gènes entre populations d’une même espèce. Elles permettent sa dispersion et sa migration.
C’est au croisement de la biologie de la conservation et de l’écologie du paysage que s’exprime pleinement le concept de corridor biologique.
Adoptée par cinquante-quatre États, la Stratégie paneuropéenne vise la construction d’un réseau écologique sur l’ensemble du continent eurasiatique. Depuis 1995, le réseau se construit…
À l’origine du Réseau écologique départemental de l’Isère : la volonté du Conseil général de conduire une politique d'aménagement durable intégrée dans son Agenda 21. Original et unique en France, ce réseau est actuellement entré dans sa phase de mise en œuvre…
Comment préserver la biodiversité d’un territoire ? L’expérience du Parc naturel régional Oise-Pays de France montre qu’une vigilance à tous les niveaux de territoire, de l’interrégional à la parcelle, est nécessaire ainsi qu’une approche multi-réseaux.
Afin de stopper la destruction des espèces naturelles et la fragmentation des habitats, le Conseil fédéral suisse adopte, en 1997, un concept de « paysage suisse ». En 2004, un rapport définissant le Réseau écologique national est publié. Celui-ci présente une vision d’habitats interconnectés au niveau national1
Comment mettre en place des corridors écologiques à l’échelle d’un territoire ? Cette question éminemment pratique suppose de décliner une méthodologie. S’appuyant sur leurs propres expériences, sur l’avis d’experts nationaux et européens, les Parcs naturels régionaux y travaillent depuis 2004. Aujourd’hui, une méthode est testée dans plusieurs Parcs volontaires1.
9 712 km d’autoroute, 25 500 km de routes nationales, 1 546 km de lignes à grandes vitesses, 8 500 km de voies navigables… Les réseaux de transport morcellent les habitats. Sur les populations, les conséquences sont multiples : déficit démographique, extinction des espèces rares et spécialistes, augmentation des espèces généralistes et sédentaires, érosion génétique. Là où les choix de tracé ne permettent pas d’autres alternatives, les passages pour la faune représentent une solution. Ils limitent la fragmentation, rétablissent le fonctionnement en métapopulation, les processus de dispersion et de migration essentiels à la survie des espèces. Les passages assurent les recolonisations et rétablissent l’accès à certaines ressources. En association avec la pose de clôtures, ils réduisent la mortalité animale due à la circulation. Les passages à faune ne sont pas des ouvrages d’art courants. Seule une collaboration interdisciplinaire permet de garantir la fonctionnalité des passages sur le long terme. L’efficacité d’un passage dépend de sa position dans le paysage, de sa taille, du soin apporté à son intégration et de sa gestion.