Conservatoire du patrimoine naturel de Champagne-Ardenne

Utiliser la télémétrie pour le suivi d’espèces

 
Méthodes - Techniques

Claire Parise
CEN Champagne-Ardenne

 

En 2008 et 2009, le Conservatoire du patrimoine naturel de Champagne-Ardenne mène des études par radiopistage sur les chauves-souris forestières du Der (Haute-Marne, Marne). Le travail confirme la reproduction de la pipistrelle de Nathusius dans ce secteur ; il permet l’amélioration des connaissances sur les gîtes et territoires de chasse et la protection des arbres-gîtes.

Déroulement de l’étude.
• Les chauves-souris ont été capturées aux filets maillants par quatre personnes munies d’autorisations de capture. Plusieurs femelles allaitantes des espèces cibles sont alors équipées d’émetteurs.
• Plusieurs nuits consécutives, cinq groupes, soit dix personnes, munis de récepteurs et d’antennes, suivent les déplacements des animaux afin de connaître leurs territoires de chasse.
• Des recherches sont réalisées en journée afin de localiser les arbres-gîtes dans lesquels, potentiellement, se trouvent des colonies de mise bas.

Besoins humains.
L’organisation d’une étude par radiopistage est longue (nécessité de connaître le terrain et les interlocuteurs locaux, commande des émetteurs environ six mois à l’avance, etc.). Trois équipes minimum sont nécessaires pour étudier les territoires de chasse des chauves-souris équipées. Deux méthodes sont employées :
• La triangulation : au même moment, plusieurs équipes notent la direction du signal d’un individu à l’aide d’une boussole (prise d’azimut).
Les positions des observateurs sont notées sur une carte, ainsi que la direction de leur signal. Un triangle est formé, au centre duquel on trouve le barycentre correspondant à la position moyenne de l’animal au moment des prises de mesure.
• Le homing-in : une équipe se déplace à l’endroit où un individu est suspecté. Sa localisation est notée avec précision.

Combien ça coûte ? Le plus coûteux est le récepteur.
• Comptez plus de 1 200 e pour un récepteur de type « Australis 26 K » chez Titley Electronics.
• Une antenne à 3 branches « AY/C » coûte 150 e, chez ce même fabricant.
• Il est nécessaire de prévoir un budget pour les frais de douane, parfois très élevés selon le matériel commandé (jusqu’à 1 300 e pour quatre antennes et récepteurs).
• Il existe différents types d’émetteurs, dont le prix est variable. Le coût d’un émetteur « BD-2N » (Holohil) est de 125 e.
Le matériel principal acquis (récepteurs, antennes, talkies-walkies, boussoles), seuls quelques achats supplémentaires sont nécessaires chaque année : émetteurs, colle vétérinaire…