Viarmes : les corridors écologiques font l’objet d’un zonage dans le Plu
Espaces naturels n°34 - avril 2011
Jean-Luc Hercent
Parc naturel régional Oise-Pays de France
En juin 2007, la commune de Viarmes (5 000 habitants) engage l’élaboration de son plan local d’urbanisme1. Le territoire communal est soumis à de forts enjeux environnementaux (réseaux et corridors écologiques) et urbains (pression foncière, constructions illégales). Il connaît une agriculture spécifique (vergers, maraîchage).
La commune anticipe la mise en place de la Trame verte et bleue en intégrant des indices de zonage écologique dans son Plu. Ce résultat doit beaucoup à l’implication du Parc naturel régional Oise-Pays de France dont la commune est membre.
En effet, à l’origine, une étude réalisée par le parc, pour définir plus finement les corridors inter-forestiers et aboutir à un plan d’actions pour leur préservation et leur gestion.
Ainsi, le parc contribue au « porter-à-connaissance » des enjeux sur le territoire communal. Il poursuit diverses actions de sensibilisation à l’égard des acteurs locaux, élus et services de l’État pour partager les conclusions de ses travaux sur les corridors écologiques.
Dans le rapport de présentation (cf. encart), les corridors sont repérés comme un enjeu des milieux naturels. Leur préservation est alors inscrite comme un des objectifs du Padd.
En revanche, la définition du zonage et du règlement demande de préciser ces enjeux au niveau cadastral. En effet, si le développement de vergers et de cultures maraîchères, activités soutenues par le parc, est souhaité, ces activités s’accompagnent de la mise en place de clôtures incompatibles avec la libre circulation de la grande faune.
Le parc doit réaliser une expertise de terrain permettant d’identifier très précisément les espaces utilisés par la grande faune (cervidés) au sein des zones agricoles.
Plusieurs rencontres avec les services de l’État et les acteurs locaux (notamment agricoles) permettent d’aboutir à une position commune.
Les corridors écologiques font l’objet d’un zonage N ou A (naturel ou agricole) indicé. Dans ces secteurs, toutes les constructions, y compris les équipements publics et les infrastructures, sont interdites. La reconstruction n’est admise que pour les constructions régulièrement édifiées.
Les clôtures autorisées sont celles de type agricole, perméables à la faune sauvage (en secteur Ace, seules sont autorisées les clôtures « trois fils » sur poteaux bois et les clôtures végétales d’essences locales).
En outre, certains éléments (alignements d’arbres, ripisylves, vergers, espaces boisés…) sont protégés au titre de l’article L. 123.1.7° 2 et les principaux boisements sont inscrits en « espaces boisés classés » afin de constituer une trame écologique pérenne.
Les clés de cette réussite : une sensibilisation préalable des acteurs, l’étude des enjeux écologiques à différentes échelles (jusqu’à l’échelle parcellaire), le travail conjoint avec les services de l’État.
1. Accompagnée par IngEspaces. • 2. Cet article de la loi Paysage permet de repérer, dans le document graphique, différents éléments du paysage à protéger. Dès lors, toute intervention sera soumise à autorisation.