Économie de moyens, efficacité accrue

 

Espaces naturels n°41 - janvier 2013

Édito

Jean-Pierre Poly
Directeur général de l’ONCFS

Une approche hâtive pourrait amener à penser que la recherche d’économies, à laquelle s’astreignent l’État et ses opérateurs, pourrait se traduire par une moindre efficacité de l’action publique et par une perte de compétence des établissements publics. Adapter les missions aux moyens disponibles, définir de nouvelles priorités, concentrer les moyens sur les enjeux essentiels, tout cela doit au contraire être regardé comme une occasion de gagner en efficacité.
Gestionnaires publics ou privés, de territoires ordinaires ou remarquables, tous doivent partager leurs connaissances, leurs expériences et leur savoir-faire, et se concerter afin que l’ensemble des moyens disponibles soient mobilisés au bénéfice de l’intérêt collectif, dans un objectif d’amélioration de la qualité des habitats de la faune sauvage et de la biodiversité en général. Plus que jamais, les connaissances et les compétences acquises doivent être partagées dans un souci d’économie et de plus grande efficacité.
D’ores et déjà, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage prend sa part du défi. Il s’attache à mettre à la disposition des acteurs et des gestionnaires des outils validés en matière de suivi des populations de la faune sauvage et d’amélioration de la qualité des habitats. Ainsi, le réseau Agrifaune vise l’amélioration des capacités d’accueil pour la petite faune sauvage des milieux agricoles, en préconisant des pratiques raisonnées, testées dans les fermes référencées du réseau. De même, le réseau des trente territoires à statut de protection (réserves naturelles nationales, réserves nationales de chasse et de faune sauvage) permet de tester des modalités de gestion innovante (élimination d’espèces végétales envahissantes, reconquête d’espaces favorables à des espèces menacées). Il permet de réaliser des suivis et des études scientifiques à long terme afin de comprendre l’impact des changements globaux et de mettre au point des protocoles pour le suivi d’espèces patrimoniales, qu’elles soient chassables ou protégées. Il autorise également à sensibiliser les gestionnaires et le grand public aux enjeux attachés à ce type de territoire.
Mais l’effort doit être collectif. Le forum des gestionnaires doit y contribuer. Il n’est plus à chacun que d’y participer (1). •

1. L’ONCFS participe cette année à l’organisation du forum des gestionnaires. Celui-ci se déroulera à Paris le 28 mars 2013 sur le thème « Les suivis : quelle contribution à la gestion et à l’évaluation de la biodiversité ? ».