Mettre en place une expertise mondiale de la biodiversité

 
Pour rapprocher connaissance et mode de décision

Espaces naturels n°23 - juillet 2008

Le Dossier

Didier Babin
Chercheur Cirad
Maxime Thibon
IFB, secrétariat exécutif Imoseb
 

Jacques Chirac, alors Président de la République française, lance l’idée en 2005 : il faut mettre en place une expertise mondiale qui, dans le domaine de la biodiversité, aurait l’ampleur et l’audience du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat.
Or aujourd’hui, après deux ans de consultations internationales, l’Imoseb, à savoir le Mécanisme international d’expertise scientifique sur la biodiversité, est prêt à voir le jour1.
À l’interface entre science et politique, l’Imoseb s’appuiera sur un réseau mondial de scientifiques et détenteurs de connaissances. Il devrait rendre disponible aux décideurs, privés comme publics, l’expertise scientifique sur la biodiversité. Il pourrait aussi délivrer rapidement une expertise sur des questions précises, notamment en cas de crise écologique (maladie émergente, invasion biologique, pollution dramatique…).
Structure hybride avec une forte composante intergouvernementale, l’Imoseb devrait intégrer d’autres parties prenantes de la biodiversité : organismes internationaux, conventions et grandes ONG.
Une prochaine réunion internationale (sous l’auspice du programme des Nations Unies pour l’Environnement) devrait permettre de discuter les modalités de gouvernance, de fonctionnement et de financement. Une présentation de l’Imoseb a eu lieu lors de la 9e conférence des Parties de la convention sur la diversité biologique (Bonn, Allemagne) en mai 2008. La création, prévue fin 2008, est vivement souhaitée par les communautés scientifiques et par les décideurs politiques.

1. La mise en œuvre de la consultation internationale a été confiée à l’Institut français de la biodiversité, désormais intégré à la Fondation pour la recherche et la biodiversité.