Anticiper mais s’adapter…

 
Financements internationaux pour les petites îles de Méditerranée

Espaces naturels n°23 - juillet 2008

Le Dossier

Sébastien Renou
Conservatoire du littoral
Fabrice Bernard
Conservatoire du littoral
 

L’Initiative pour les petites îles de Méditerranée (Pim)… Mené depuis trois ans par le Conservatoire du littoral, cet ambitieux projet vise la promotion et l’assistance à la gestion auprès des espaces insulaires méditerranéens. Se pose alors la question financière. Pour enclencher un tel programme international, il a fallu multiplier les partenariats et impliquer bailleurs de fonds publics et mécènes. Une réflexion qui s’inscrit dans le temps avec une vision à court terme : comment faire fonctionner un projet sans apport extérieur ? À moyen terme : comment chercher de nouveaux bailleurs ? À long terme : comment anticiper le départ des bailleurs ? Le risque serait de ne pas prévoir (l’initiative grandit mais il ne suffit pas de le constater pour être assuré de sa pérennité).
Afin que l’approche financière possède une certaine cohérence et qu’elle vienne grever le moins possible l’énergie nécessaire à la réalisation des projets, une grande partie du travail doit s’effectuer en amont. Il ne faudrait pas que la recherche de financement devienne le moteur du projet au dépend de sa réalisation.
Le Conservatoire s’applique donc à ce que chaque bailleur finance des programmes indépendants mais complémentaires (Iles Sentinelles, Projet Albatros, Objectif Terra Cognita, Pharos.com…). Un projet peut être pensé comme un immeuble découpé en appartements ; chaque investisseur pouvant s’identifier à un volet qui lui sera spécifique et dont il pourra mesurer l’avancement.
En dépit de cela, la difficulté subsiste. Notamment car le projet de coopération internationale fait face à des financements hétérogènes (nature de l’apport et modalités de paiement). Certains fonds s’appliquent à une région donnée ou à une thématique précise, d’autres sont décalés dans le temps. L’apport financier peut se faire en cash (Fonds pour l’environnement mondial, Agence de l’eau…), en hommes ou en logistique (collaboration avec l’Agence pour la protection et l’aménagement du littoral en Tunisie, ministère en charge de l’environnement au Maroc et mise à disposition de la Fleur de Lampaul par la fondation Nicolas Hulot).
Certains financements font l’objet de longues procédures et d’autres sont disponibles plus rapidement comme certains apports privés. Le projet doit donc pouvoir s’adapter à l’identité et aux contraintes des financeurs sans pour autant perdre de vue sa philosophie et ses objectifs. n
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