Solidarité et respect des identités

 
Ainsi fonctionne le réseau alpin des espaces protégés

Espaces naturels n°23 - juillet 2008

Le Dossier

Guido Plasmann
Réseau alpin des espaces protégés

Sept pays alpins, quatre langues, plus de 2000 gestionnaires : depuis douze ans, le réseau alpin des espaces protégés (Alparc) fédère presque mille espaces protégés qui collaborent sur des projets et échangent techniques et méthodes de gestion.
Du fait de sa taille et des diverses cultures qui l’habitent, ce réseau connaît, bien sûr, des difficultés de fonctionnement mais certains éléments se révèlent être des atouts maîtres.
Tout d’abord, l’originalité de chacun est respectée. En effet, le comité de pilotage international, qui définit les actions à mener, est représentatif des divers espaces protégés alpins (du reste, tout espace protégé se situant à l’intérieur du périmètre de la convention alpine est membre d’office du réseau). Cette coopération respecte notamment la langue d’origine de chacun des pays. Aucun idiome ne vient supplanter les autres. Français, Italien, Allemand, Anglais, chacun(e) peut s’exprimer, publier, participer aux projets dans sa propre langue sans avoir recours à l’anglais ; qui reste néanmoins un outil supplémentaire de communication.
Respect des différences certes, mais unité dans l’action tout de même. La cohésion est en effet une préoccupation majeure. Elle a amené par exemple, à établir une stratégie de communication visant à mettre en avant une image commune. Loin d’être anecdotiques, ces actions permettent une appropriation du réseau par ses propres membres. Il a ainsi été possible d’élaborer des outils parfois spectaculaires comme « un vol virtuel sur les Alpes » : un document qui offre une vue d’ensemble sur l’espace alpin et une immersion dans les territoires protégés.
Respect des identités, cohérence et volontariat, ont permis de tisser un réseau d’entraide et d’initier des projets communs en coresponsabilité.
Idyllique ce réseau ? Certes non mais les limites de la coopération se situent davantage dans les lourdeurs administratives qu’imposent les grands projets internationaux.