Tourisme durable
Espaces naturels n°41 - janvier 2013
Bruno Daversin
Chargé de mission écotourisme au Parc national des Cévennes
Le tourisme durable est un tourisme respectueux des principes du développement durable et de ses trois piliers, désormais célèbres, économique, social et environnemental. Seul un bon équilibre entre ces trois valeurs, a priori fort différentes, peut en garantir l’esprit. Cependant, une jungle d’adjectifs gravite autour de ce concept au point d’en rendre le sens plus flou. Ainsi, on parle de tourisme équitable, alternatif, solidaire, responsable, vert ou encore rural, pour aller jusqu’à la notion d’écotourisme, aujourd’hui fort répandue, mais dont les contours sont encore mal définis.
Au tourisme durable, on peut clairement opposer le tourisme de masse, lequel repose essentiellement sur des critères économiques. Ce dernier cependant, est incité à rejoindre les fondements du tourisme durable, notamment par l’Organisation mondiale du tourisme qui, depuis 2004, a défini le concept et le revendique.
Ces différentes qualifications du tourisme s’entremêlent donc ; elles peuvent glisser l’une vers l’autre selon le niveau atteint dans chaque pilier, comme le feraient trois vases communicants.
Historiquement, c’est lors de la Conférence mondiale du tourisme durable de Lanzarote en 1995 qu’une charte en a défini les grands principes. Les parcs européens, notamment français, ont alors souhaité l’appliquer sur leurs territoires en se dotant, en 1999 à travers la fédération Europarc, d’un outil opérationnel : la Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés.
Parallèlement, des agences de voyages ont validé leurs bonnes pratiques grâce à des chartes et des labels, parfois auto-attribués, avec le mauvais travers d’un greenwashing répondant plus à un opportunisme commercial qu’à un réel militantisme écoresponsable. Le tourisme étant en évolution permanente (internet, effets de mode, mondialisation…), ses multiples déclinaisons et définitions associées le sont également.
Malgré tout, on note une tendance vers un tourisme de plus en plus durable, global, dans lequel chaque maillon de la chaîne, du client au prestataire en passant par l’opérateur de voyage, s’engage dans un style de vacances limitant l’impact environnemental, respectant et valorisant la culture et les populations locales, et garantissant un partage équitable des retombées économiques à tous les niveaux. •