Pratique

Recommandations aux porteurs de projets

 

Espaces naturels n°39 - juillet 2012

Le Dossier

Réseau des grands sites de France

 

La durée, la continuité, la ténacité dans l’action au niveau politique comme au niveau technique sont des facteurs clés pour monter des projets d’écomobilité. Les partenaires sont multiples, et il faut du temps (10 ans, 20 ans parfois) pour que le public connaisse et s’approprie ces nouveaux services : de nouvelles habitudes, de nouveaux réflexes à acquérir.

Approche d’ensemble
• Créer une offre d’écomobilité, c’est d’abord mailler des éléments existants (souvent bien plus nombreux qu’on ne le croit) plutôt que créer des dispositifs nouveaux.
• Mettre l’accent sur l’intégration des approches car des secteurs très différents sont concernés : transports et tourisme, aménagement et services, technique et communication.
• Penser aux visiteurs et aux habitants.
• Se mettre en permanence à la place de l’usager/client/visiteur à toutes les étapes du projet.

Organisation
• Déterminer une structure référente et reconnue, qui porte le projet dans la durée, qui sait faire travailler ensemble des acteurs très différents.
• Mettre en réseau les partenaires publics et privés pour définir avec eux les aspects du projet. Un voyage d’étude est un bon déclencheur.
• Développer des partenariats avec les opérateurs privés pour résoudre les problèmes délicats comme le lien des gares au site.

Diagnostic amont
• Porter une attention particulière à la problématique de l’articulation avec les gares et transports publics. Les derniers kilomètres sont souvent à l’origine de ruptures de charge et, in fine, du choix du recours à la voiture personnelle !
• Identifier les pratiques des visiteurs en s’appuyant sur les associations d’usagers et le monde du voyage.
• Penser accessibilité et chaîne de déplacement pour tous publics, y compris à mobilité réduite.

Financement
• Identifier le financement de l’animation et de la coordination est un point clé. Ces démarches reposent largement sur la capacité à relier les maillons d’une chaîne, à fédérer et faire évoluer les acteurs touristiques. Qualifier leur prestation.
• Associer les partenaires identifiés dès l’élaboration du plan de financement.
• S’interroger sur le coût d’usage d’un transport public pour les visiteurs. Les recettes de la vente de billets peuvent rarement financer des services de transport. L’équilibre correspond souvent à 80 % de financement public et 20 % de financement par les usagers.
• Inventer de nouveaux modes de financement. Élargir l’affectation de la taxe de séjour aux transports collectifs ?
• Solliciter des financements européens. La mesure 341b du Feader vise l’acquisition de compétences et la mise en œuvre de stratégies locales de développement par exemple.

Communication
• Prévoir un portail d’information. L’usager doit pouvoir trouver facilement tous les services dont il a besoin pour son déplacement. Il a besoin d’être sécurisé.
• Proposer des packs couvrant le déplacement, les services et une offre de découverte ou guidage sur le site.
• Rassembler les informations techniques sur les services du territoire concerné et les mettre à la disposition d’éditeurs de guides.
• Développer une politique événementielle afin d’accroître la notoriété du dispositif.
• Chiffrer dès le départ les actions de communication. Celles-ci sont rarement les plus coûteuses, pourtant elles sont souvent supprimées en fin de parcours faute de crédits.

Innovation
• Identifier les leviers permettant de démultiplier les actions d’écomobilité : une personnalité locale, un nouveau dispositif d’aide, un appel à projet.
• Imaginer des possibilités de développement de l’existant.
• Innover pour inciter les visiteurs à venir et à se déplacer sans leur propre voiture (proposer un pack couvrant le déplacement, les services et une offre de loisirs).

Qualité
• Former et impliquer le personnel d’accueil, les prestataires privés, les chauffeurs sur les enjeux environnementaux du projet.
• Qualifier un réseau de prestataires privés en s’appuyant sur des labels de qualité existants. On crée une autre relation entre le prestataire et le client venu sans voiture et le rythme est différent.
• Favoriser la diversité des offres adaptées à des publics différents car l’écomobilité ne correspond pas à un profil unique de visiteurs (itinérants, excursionnistes, famille, sportifs, etc.). •