ONF Antilles et île de la Réunion

Mallette forestière. Sur mesure !

 

Espaces naturels n°32 - octobre 2010

Pédagogie - Animation

Véronique Vinot
ONF

 

La réalité économique veut qu’on standardise les produits, fussent-ils pédagogiques. « Ti forestier » veut répondre à des besoins spécifiques.

Le grand air, la forêt, une sortie… et voilà l’occasion de sensibiliser des enfants à la richesse des bois. L’ONF a donc conçu En quête des secrets , une mallette pédagogique qu’animateurs ou enseignants peuvent utiliser tout au long d’un parcours libre ou d’un sentier balisé. À l’origine du travail : des animateurs nature, l’équipe marketing de l’ONF, une agence de communication spécialisée dans l’éducation à l’environnement. Écologie, milieu, habitats, faune, flore, métiers de la forêt… les sujets abordés ciblent un public scolaire de cycle 3. Les enseignants peuvent s’appuyer sur ce support pédagogique avant et après la sortie.
Question de coût, l’outil a été conçu pour être utilisé dans toutes les forêts et milieux naturels (ou presque).
Et effectivement ! La fabrication en grand nombre a permis d’aboutir à un prix de vente de l’ordre de trente-six euros par enfant dans une classe de vingt-cinq élèves.
Cependant, cette option économique ne pouvait résister aux réalités locales. Aux Antilles et Île de la Réunion notamment, existent de fortes spécificités écologiques, culturelles et environnementales que les messages pédagogiques véhiculés par cette mallette unique ne pouvaient servir.
Deux nouvelles mallettes adaptées, Ti forestié ! 1 et Ti dalon la forêt ! 2 , ont alors été conçues. La question économique restait encore entière ; aussi, les créateurs ont-ils décidé de capitaliser sur la démarche engagée à l’échelon national et de concevoir ces outils nouveaux comme deux déclinaisons de la mallette initiale.

Partant de l’existant, la réflexion a cherché à cibler le cœur des différences. Le type de milieu tout d’abord : forêt dense humide, forêt de montagne, forêt mésophile, forêt sèche ou mangrove, les caractéristiques des milieux tropicaux imposaient de les aborder spécifiquement. Les essences végétales sont dissemblables, idem pour les enjeux de protection et de production. Ainsi les forêts antillaise ou réunionnaise jouent un rôle social et économique majeur. Les populations locales en tirent un revenu dont la structure se différencie de la filière bois métropolitaine.
Les messages à véhiculer ont également donné lieu à une réflexion particulière. Loin de la mallette nationale, c’est la notion d’espèces invasives menaçant les équilibres qui est ici essentielle.

Pour que la création des nouvelles mallettes soit économiquement possible, c’est principalement le carnet de terrain, destiné à accompagner les enfants tout au long de la sortie, qui a été « aménagé ». Celui-ci explique les différentes essences d’arbres, les milieux, les fonctions de la forêt (production, protection, accueil). Il permet également aux enseignants de préparer la sortie et d’évaluer les connaissances acquises. Le surcoût s’est alors limité à celui de l’impression.
A contrario les outils pour dessiner (crayons de couleur, crayon noir), observer (loupe), être un artiste (carte blanche adhésive et sable pour réaliser les tableaux naturalistes), expérimenter (mesurer la hauteur d’un arbre : croix du bûcheron), se repérer (boussole)… ont pu rester standards. In fine, les mallettes Dom ne reviennent pas plus cher et coûtent entre trente et trente-six euros. Le prix varie en fonction de la quantité commandée et donc fabriquée.
Une des variables est liée à la gestion du stock. C’est pourquoi l’ONF demande à ses commerciaux de s’engager sur un volume de commandes envisageables afin de pouvoir lancer la fabrication en grand nombre.
Faire du spécifique s’avère donc possible. Du reste, fort de cette expérience, l’ONF a travaillé sur d’autres déclinaisons. Pour cibler un public plus jeune cette fois : Robin le lutin, à destination des maternelles.

1. Le Petit forestier ! • 2. Allons nous promener en forêt !