On a vraiment besoin d’un animateur de communauté web ?
L’ère du numérique a introduit de nouveaux outils de communication et les professionnels de la nature investissent doucement les réseaux sociaux. Mais la tentation serait « d’y aller » sans stratégie ni professionnalisme.
La révolution du web et des réseaux sociaux a apporté son lot de complexité dans les outils de communication. Elle peut néanmoins permettre de rendre « le monde du vivant » plus accessible et compréhensible à un large public. Faut-il pour autant emboîter le pas à l’oiseau récemment apparu sur la toile ou encore à Facebook, à Google+ ? Car, si Twitter fait partie des outils du web qui permettent de faire du « buzz », dans quel but ?
Définir une stratégie. Le web démocratise les concepts, valorise les idées et fédère les volontés. L’outil a transformé les schémas de communication. L’ère du numérique se traduit par une croissance exponentielle des informations : la toile devient obèse. C’est pourquoi les gestionnaires, qui veulent dépasser le flux volatil d’informations passagères et imposer des sujets de fond, doivent réfléchir à de nouvelles stratégies de communication dont l’enjeu n’est plus de véhiculer de l’information mais d’en maîtriser la diffusion.
Ceci dans un contexte de réseaux sociaux et de blogs, où l’information est relayée et revêt un caractère collectif. La somme des points de vue individuels finit par constituer un avis collectif, une tendance. Tout sujet n’existe actuellement qu’au travers de cette tendance.
Dans ce contexte d’interaction, de richesse d’informations et d’immédiateté, communiquer via le net ne peut se résumer à posséder un site web. Si celui-ci est nécessaire, il n’est qu’un maillon de la chaîne de communication. Il permet, certes, d’exister sur le web, d’avoir une présence, mais il n’a d’intérêt que s’il est régulièrement mis à jour et s’intègre dans une stratégie de complémentarité avec d’autres outils de la toile.
Le but est de faire en sorte que l’internaute, en quête de nouveautés sur les espaces naturels, se saisisse de l’information et devienne l’ambassadeur du site internet.
Le débat pourra alors être amplifié parce que véhiculé sur d’autres places numériques représentées par les réseaux sociaux.
S’appuyer sur un professionnel. On imagine aisément que cette stratégie active réclame des ressources humaines pour son animation. Tel est le rôle du community manager (métier émergent dont on pourrait traduire le nom par animateur de communauté web). Par sa réflexion et son animation de la communauté, il permet de porter une dynamique, un cadrage, une valorisation des échanges autour d’un sujet lié aux espaces naturels. Et, de ce fait, d’enrichir les savoirs collectifs.
Le paradoxe du web réside dans son caractère à la fois instantané et intemporel. Toute la subtilité de ce professionnel est de fédérer des communautés d’internautes dans l’immédiateté et de porter les actions et résultats obtenus dans l’intemporalité médiatique. Il joue sur cette dualité en permanence pour laisser des « empreintes fraîches » sur le web et ainsi valoriser des éléments. Un espace naturel regorge de pépites à faire valoir… il semble avoir trouvé un professionnel de plus dans son entourage d’experts. •