GESTIONNAIRES-CITOYENS

Quand TEMEUM compense son carbone...

 

Espaces naturels n°45 - janvier 2014

Le courrier

Laure Vincent
Chargée de mission Outre-mer

 

© Elodie Maison, Aten

Je coordonne un programme concernant le renforcement des capacités des gestionnaires d’outre-mer : TeMeUm. Le comité de pilotage (copil) où siègent 16 structures s’est vite rendu compte que le fi nancement de déplacements serait nécessaire. Qui dit déplacement (et notamment vol long courrier), dit émission de gaz à effet de serre. Le WWF, qui fait partie des membres, habitué aux démarches de compensation, a suggéré dès 2010 de compenser les émissions dues aux projets soutenus.
La majorité a donné son accord de principe. Charge à moi de trouver une méthode et un système permettant de compenser.
J’ai épluché les guides qui concernaient, à l’époque, soit le quotidien d’un particulier, soit le fonctionnement d’une entreprise. Rien sur les programmes ou projets. Scientifi que de formation, je me régale des calculs proposés qui me paraissent complexes dans le cadre de notre « petit programme ». Les experts contactés confi rment mon impression si nous souhaitons être exhaustifs. Je propose donc dans un premier temps de réduire les calculs au facteur le plus impactant : les vols longs et moyens courriers, mettant de côté l’utilisation de la climatisation, l’éclairage des salles de formation ou les déplacements en voiture. Proposition acceptée par le copil. Seconde étape : faire valider le prix de la tonne équivalent CO2, les experts ne sont pas tous d’accord... Après plusieurs appels et visites de sites internet, j’identifie un site de calcul en ligne qualifi é de « sérieux » par le WWF. J’opte pour cette solution et invite les porteurs de projets à compenser eux-mêmes via la plate-forme en ligne. Chou blanc. Troisième et dernière tentative : je budgétise annuellement la compensation et fait moi-même l’évaluation. Nous provisionnons ainsi plus de 20 k€. Se pose alors la question « comment compenser ? A qui verser cet argent ? » . Le copil envisage de reverser aux gestionnaires d’outre-mer qui oeuvrent pour la préservation de la biodiversité sur place. Nous faisons alors un appel à candidature pour connaître les projets de  compensation en outremer... Seul un projet de replantation porté par le Conservatoire du littoral à Mayotte répond au critère. Ce sera LE projet de compensation de TeMeUm sur plusieurs années.
Pour moi, cette démarche simplifiée a le mérite d’être réalisable. A défaut d’être exhaustive, elle est pratique et pourra s’améliorer. Par ce biais, nous avons également un bon indicateur de suivi des vols long courrier soutenus par le programme.