Chantiers

Le bénévolat, une porte d'entrée vers la biodiversité

 
Le Dossier

Un chantier estival de rénovation de sentier à la Réserve naturelle de Saint-Denis-du-Payré (85) a fait naître un intérêt local pour le site et sa gestion.

Plus de 600 scouts de France sont venus prêter main-forte à un chantier titanesque de rénovation dans la réserve naturelle vendéenne.

Plus de 600 scouts de France sont venus prêter main-forte à un chantier titanesque de rénovation dans la réserve naturelle vendéenne.

Lorsqu'en 2012, il a fallu refaire le chemin d'accès à l'observatoire ornithologique de cette réserve vendéenne dont il est le conservateur, Hugues des Touches s'est trouvé en charge d'un chantier « titanesque » au vu des moyens dont il disposait : 400 m de sentier sur caillebotis cernés par une palissade en bois, autant dire beaucoup de main-d’œuvre. Pour l'occasion, plus de 600 scouts de France, provenant de tout le pays, sont venus prêter main-forte, séjournant sur place pendant une ou deux semaines tout au long du chantier d'été qui a duré près de trois mois.

En plus du personnel de la réserve, 25 bénévoles de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ont accompagné les jeunes avec le souci que chacun saisisse le sens de son action et découvre à cette occasion la riche biodiversité des zones humides et les enjeux de leur conservation. « En plus de la formation technique préalable au chantier, sur l'usage des outils et la technique constructive, une sensibilisation à l'écologie des espaces protégés et une présentation de la réserve et sa gestion étaient proposées aux scouts fraîchement arrivés sur le site », explique Hugues des Touches, qui se remémore les soirées conviviales durant le chantier. 

Les bénévoles encadrants recrutés par la LPO étaient de jeunes retraités. Et, finalement, c'est aussi auprès d'eux que la sensibilisation a opéré. Issus du village de Saint-Denis-du-Payré ou de sa proximité, ceux qui étaient pour la plupart venus pour donner un coup de main se sont progressivement intéressés de plus près à la réserve et se sont approprié l'intérêt de son existence. « Les gens étaient fiers de contribuer à la valorisation du site et ils en sont devenus ambassadeurs, poursuit Hugues des Touches, il y a eu un véritable effet d'entraînement, les encadrants en recrutant au fur et à mesure d'autres. »

L'équipe constituée cet été-là ne s'est pas complètement étiolée avec le temps et plusieurs habitants ont par la suite continué à s'investir dans la vie de la réserve. Une belle suite inattendue pour le responsable de la réserve : « C'est d'autant plus chouette qu'on vit ici dans un bassin peu peuplé, rural, où d'expérience on observe qu'il est plus difficile de mobiliser des gens sur des problématiques de biodiversité qu’en milieu urbain. Celle-ci est plus accessible pour les ruraux, alors peut-être qu'ils en saisissent moins la rareté. » Hugues des Touches tire un autre enseignement du chantier terminé en 2013 et récompensé par la fondation RTE : « Il faut vraiment consacrer du temps à la relation avec les bénévoles. Sur un chantier, ça ne doit pas s'arrêter à 12h30 et tout le monde s'en va.
La convivialité c'est essentiel ! »