Partir travailler en terres australes ? Si l’aventure vous tente...

 
Le point de vue du directeur de la réserve naturelle des taf
Management - Métiers

Cédric Marteau
Directeur de la Réserve naturelle des Terres australes françaises

 

Avez-vous envisagé de partir quelques mois dans les terres australes françaises afin d’enrichir votre expérience de gestionnaire ? Voilà qui est possible dans le cadre d’échange entre réserves naturelles. Ceux qui s’y sont risqués disent ne rien regretter.

Certes, le plan de gestion de la Réserve naturelle des Terres australes françaises est ambitieux (voir encart), aussi l’organisme gestionnaire recrute-t-il chaque année entre quinze et vingt agents pour des périodes de six à douze mois. Une collaboration avec Réserves naturelles de France (RNF) est même établie puisque les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) tentent chaque année de recruter des agents ou techniciens des autres réserves naturelles. Différentes formes de recrutement sont possibles, allant de la mise à disposition, à la convention ou encore au congé sans solde…
Venus des Côtes d’Armor, Armel et Régis ont opté pour le congé sans solde, sachant que les Taaf leur ont proposé un contrat de six mois. Leur arrivée dans l’équipe a permis de renforcer l’image de la réserve des Terres australes auprès du personnel logistique en place. En effet, forts de leur expérience acquise aux Sept-Îles, ils ont su convaincre de l’intérêt des mesures conservatoires mises en place sur l’île de la Possession (archipel de Crozet). Le respect des sentiers, les distances d’approche des animaux et toutes les règles générales de bonnes conduites à tenir dans une réserve naturelle ont pu être expliqués plus facilement grâce à leur expérience.

Sauter le pas ? Les missions des agents intervenant dans les terres australes se divisent en deux parties.
• Des missions dites communes concernent la sensibilisation des utilisateurs de la réserve, à savoir les scientifiques et logisticiens. Elles incluent également l’accueil des touristes (environ quarante personnes par an), la décontamination des personnes débarquant sur les îles (programmes de biosécurité), etc.
• D’autres missions sont spécifiques. Ainsi les agents, coordonnés par des techniciens, mettent en place les programmes de restauration (restauration des milieux dégradés, pose de caillebotis, démantèlement des installations impactant l’environnement, etc.).
Dans ce cadre, ils interviennent dans les programmes d’inventaires et de suivis de la faune, de la flore et des habitats terrestres et marins de la réserve.
Dans tous les cas, on peut voir que l’échange permet d’enrichir les équipes et de renforcer les liens avec le réseau. Aussi, les Taaf souhaitent qu’environ un tiers de leur personnel puisse être recruté dans cette dynamique d’échange entre réserves naturelles.
Pour l’heure, celle-ci se poursuit, avec notamment l’accueil d’un technicien de la réserve de la baie de Seine au sein de notre équipe.
Alors, chers collègues gestionnaires, n’hésitez pas à vous renseigner sur les conditions de partenariats. •