Comment on fait ?

Suivre les populations de bars en mer d’Iroise avec une balise archive

 
Le Dossier

Philippe Le Niliot
Parc naturel marin de la mer d’Iroise

 

Ressource stratégique pour les communautés de pêcheurs, le bar fréquente les eaux côtières de l’Iroise. Il fait également de longs voyages vers le large, depuis le golfe de Gascogne jusqu’à la mer Celtique. Pour connaître les zones fréquentées par l’animal et la durée des voyages pendant lesquels il s’absente, une campagne est menée depuis 2010 avec l’Ifremer.
Des marques dites archives ont été implantées dans l’abdomen de cent cinquante individus (l’animal est suffisamment robuste pour supporter une telle opération sous anesthésie). Celles-ci enregistrent des informations sur les températures et profondeurs et permettent de reconstituer les trajets effectués par les poissons. Reste alors à récupérer ces balises. La collaboration des pêcheurs s’avère nécessaire, c’est pourquoi, sur chacun de ces bars, une distinction externe (peinture rouge) informe de la présence de la balise interne. À charge pour le pêcheur (ou le restaurateur, c’est arrivé !) d’informer le parc de sa découverte. Une large campagne de sensibilisation auprès des associations sportives du Grand Ouest et des structures professionnelles des pêches a d’ailleurs été déployée.
Aujourd’hui, une quinzaine de marques ont été récupérées. Ce qui, somme toute, reste assez faible. Aussi, pour pallier les difficultés de récupération des archives, concernant le suivi des phoques gris, le marquage télémétrique a été préféré. Les informations se récupèrent automatiquement via le réseau de téléphone portable à portée des balises.
Un individu marqué en Iroise a entrepris un voyage jusqu’aux îles Hébrides avant de revenir dans nos eaux. Pendant toutes ces périodes d’absence, toute mesure de gestion n’aurait aucune influence sur l’espèce, aussi stratégique soit-elle.
De ce suivi, une autre leçon est à tirer sur la nécessité et l’importance du réseau d’aires marines. •