Tout schuss, sans déranger
La démarche que je développe au travers de mes interventions et des outils que j'utilise part du constat que la contrainte et les interdits, même expliqués, ne sont pas suffisants à une bonne sensibilisation. Elle donne souvent lieu à un sentiment de brimade et de frustration chez les usagers du milieu.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Analyser la fréquentation à l'échelle du territoire
Pour développer des projets en cohérence avec la préservation et l'accueil, il faut étudier la fréquentation à l'échelle du territoire. En s’appuyant sur ces étude, le gestionnaire du Grand Site de France Baie de Somme a ainsi pu envisager la réorganisation des accès, la création de nouvelles offres, le calibrage de plusieurs aménagements. En d'autres termes, une étude globale était plus judicieuse que plusieurs localisées à une échelle projet.
La première étude qui a été conduite, en 2001, a servi de base.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Une conservation qui marche sur ses deux jambes
Un plan de gestion, un problème d'espèces exotiques envahissantes, la question de l'état de référence, la préoccupation de l'ouverture au public... On pourrait aussi bien être dans un espace naturel. Mais on est dans un site classé au titre des Monuments historiques, géré par le Centre des monuments nationaux. Anne Marchand y est responsable du patrimoine végétal. La conservation est son quotidien et il ne lui est pas possible de dissocier patrimoines naturels et culturels.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Gérer une forêt témoin de l'Histoire
En cent ans, nous sommes passés d’un intérêt historique et mémoriel à une approche élargie à l’histoire du territoire et de ses profondes mutations (disparition de six villages détruits jamais reconstruits, naissance d’une forêt, évolution des paysages, installation d’une flore et d’une faune spécifiques habitant les vestiges de la bataille de Verdun trous d’obus, forts, abris, ...).
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Identifier le culturel avec les habitants
L’année prochaine, six premières cases traditionnelles aluku vont être restaurées à Papaïchton, dans les écarts de Boniville et Loka. L’aboutissement d’un important travail de concertation mené par le Parc amazonien et DAC de Guyane avec la population.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
« La nature nous livre ses mémoires »
LA MÉMOIRE POUR SORTIR DE L'ENTRE-SOI
Bien entendu, les espaces naturels sont aujourd'hui un atout touristique, économique et social longuement utilisé d'ailleurs par la communication de nombreuses collectivités.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Les terrils : patrimoine à muséifier ou nature à accompagner ?
Il ne fait aucun doute que les terrils du Pays à Part (Pas-de-Calais) font partie d'un patrimoine à préserver et à transmettre. Ils témoignent de l'histoire industrielle du XX e siècle. C'est pourquoi en 2012, le conseil départemental du Pas-de-Calais fait l'acquisition du site du Pays à Part et des Falandes afin d'intégrer ces terrils à sa politique ENS.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Le paysage : rencontre entre culture et nature
Le paysage du mont Beuvray, l’un des sommets du Morvan, n’a cessé d‘évoluer en fonction des usages que l’homme en a fait, comme l’ont précisé les recherches archéologiques intensives dont fait l’objet depuis 1985 ce site une ville gauloise abandonnée depuis deux mille ans. Ces recherches vont de pair avec la volonté d’accueillir du public et avec une double protection en tant que monument historique (1985) et site classé (1990).
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Le dossier lu par... Vincent Andreu-Boussut
De l'écologie à l'ethnologie, de l'anthro pologie à la philosophie, de Claude Levi -Strauss à Philippe Descola, de Bruno Latour à Catherine Larrère, sciences et scientifiques ont largement fait la preuve qu'on ne peut penser aujourd'hui la nature hors de la société. Depuis les années 1970, de nombreux concepts ont permis de sortir de ce « grand partage », qu'il s'agisse de la biodiversité culturelle (convention sur la diversité biologique) ou de l'écologie de la réconciliation (Michael Rosenzweig).
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
« Merveilles », vous avez dit Merveilles ?
Augustin Berque, Philipe Descola, et bien d’autres, ont mis en évidence l’absurdité qui consiste à dissocier nature et culture. Pourtant les gestionnaires du patrimoine sont formatés à la gestion de l’une ou l’autre de ces dimensions. Ainsi, pour certains professionnels de la culture, il est évident que le patrimoine se réduit au qualificatif éponyme de leur ministère, que ces derniers ont conduit le législateur à nommer le code qui réglemente le patrimoine culturel le Code du patrimoine, excluant ainsi la nature de la notion patrimoniale.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Protection de la nature et culture, une histoire commune
On s’accorde habituellement sur l’origine américaine des plus connus d’entre eux : les parcs nationaux. La philosophie qui les soutient en Amérique, qui met quasi exclusivement en avant la protection de la vie sauvage et des beautés de la nature, et en exclut toute forme d’intervention humaine, est à la base de la wilderness 1 . Lorsque cette idée de « parc national » surgit du Nouveau monde, à la fin du XIX e siècle, il n'y a en France et dans les autres pays d’Europe, ni définition officielle, ni législation permettant leur création.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
Les salins, nature et culture à l’oeuvre
En quoi les espaces naturels sont-ils aussi des espaces de culture (« culture » comme définie plus loin) ? De la place que j’occupe, il me semble que cette interrogation mérite d’être inversée : en quoi les espaces de culture sont-ils aussi des espaces naturels ? L’exemple des salins peut démontrer que nature et culture sont intrinsèquement liées, qu’elles sont à considérer comme les deux faces d’un même paysage.
Espaces naturels n°53 - janvier 2016
La nature à vue d’oreille
Les non et mal-voyants disposent souvent d’outils favorisant leur autonomie dans leurs déplacements (chien-guide, smartphone, canne blanche, GPS ...). Mais rares sont les outils qui permettent un accès à du contenu de médiation comme des audioguides pour des balades extérieures... Or se balader en nature, c’est revenir avec des images en tête, même pour les 1,7 millions de déficients visuels dont près de 207 000 sont malvoyants profonds et aveugles.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Les oiseaux d’eau prennent le micro
L'une des particularités de ce territoire unique(1) est son accès diffi cile, qui nécessite l’utilisation d’une embarcation pour naviguer sur ces grandes étendues inondées. Immerger le public au coeur du marais peut donc s’avérer diffi cile. Par contre, faire venir les oiseaux au public par une approche artistique est certainement une clé de réussite pour notre territoire !
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Tomber dans les POM
Dès sa création le Parc national des Ecrins a formé ses agents à l’enquête orale et aux recueils de témoignages. Il y avait tant à apprendre des habitants et des usages de l’espace. Un ethnolinguiste animait ce travail autour des paysages, des noms de lieux et leurs usages. Cartes à l’appui les premiers enregistrements ont concerné les toponymes, les dénominations des espèces végétales et animales. La force de la parole recueillie a ainsi fait sa place durablement dans les équipes du Parc.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Des belvédères pour l’oreille
La qualité acoustique des paysages du Haut-Jura tient d’abord à la nature calcaire du sol qui favorise la propagation des vibrations. De plus, les eaux de ruissellement ont creusé le sous-sol comme un véritable gruyère, formant un monde souterrain de galeries et de grottes qui se comportent comme autant de caisses de résonance.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Un dossier à écouter !
Soir d'avril sur l'île Crémieu, rainette verte (Hyla arborea), prise de son de Thierry Lengagne
Ecoutez la nature, elle a des choses à dire, p 22
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Que peut-on vraiment évaluer d’une action de sensibilisation ?
Le Graine Languedoc-Roussillon a cherché à en savoir plus sur l’efficacité de l’Aucèl. Ce camion, utilisé pendant trois saisons pour aller à la rencontre des usagers des plages a en effet le mérite de situer les animations directement dans l’environnement à préserver. Mais la réceptivité des personnes de passage restait à démontrer. Nous nous sommes posés la question suivante : « Un outil d’éducation à l’environnement comme l’Aucèl, permet-il de changer les perceptions et les usages des publics qui fréquentent une zone littorale, dont les vocations sont diversifiées ? »
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Mon ton son
D'abord les oiseaux ! Oui, le premier son de la nature, c’est l’oiseau. Interrogez un oiseau, il vous dira : « Non, ce sont les voitures des humains » ou les avions si l’oiseau habite à Roissy ou Blagnac. De même que les couleurs du plumage ne sont pas faites pour « faire joli », les gazouillements variés ne sont pas là pour réjouir les oreilles de l’humain mais pour causer entre congénères, marquer son territoire, choisir sa femelle, virer le dragueur inélégant.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Pragmatisme et sens de l’accueil
La loi interdit de camper en site classé. Pourtant, force est de constater que la fréquentation des camping-cars dans les Grands Sites s’est fortement accrue depuis une quinzaine d’années. Ce pourrait être une bonne nouvelle car il s’agit d’une clientèle exigeante, bien organisée, à pouvoir d’achat non négligeable, et attirée par la valeur naturelle et patrimoniale d’un lieu.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Écoutez la nature, elle a des choses à dire
Dans le monde animal, de très nombreuses espèces utilisent les signaux acoustiques pour communiquer. Nous pensons naturellement aux gazouillis des oiseaux, mais c’est aussi le cas des anoures, des insectes (criquets, papillons nocturnes…), des mammifères (brame du cerf, ultrasons des chiroptères) et même des poissons ! Ces signaux permettent de véhiculer différents types d’informations entre l’émetteur qui produit les signaux et le récepteur qui va les percevoir.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Salagou : une place pour chacun
Avec 400 000 visiteurs par an, et plus de 700 véhicules par jour en moyenne sur les berges du lac du Salagou, le Syndicat mixte, créé en 2005, a dû rapidement trouver un moyen de préserver les zones naturelles et le paysage.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Les mots du son nature
L’écologie sonore, ou écologie acoustique, est l’étude de la relation entre les organismes vivants et leur environnement sonore. C’est un concept formulé à l’origine par le canadien Raymond Murray Schafer dans son livre de 1977 Le Paysage sonore (en anglais The Tuning of the World, qu’on pourrait aussi traduire par « Accorder le monde »), qui y voit une discipline à la croisée de multiples champs : musique, géographie, urbanisme, sociologie, acoustique, zoologie...
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Utiliser le son pour avertir
Commençons par dire qu’il faut s’adapter à l’espèce ciblée. Par exemple, les ultrasons sont inefficaces pour les oiseaux : il les entendent très mal. Ensuite, la manière dont les sons sont diffusés semble primordiale. L’inconvénient des méthodes acoustiques est en effet leur caractère éphémère.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Métier : audionaturaliste
Parmi les trésors de Boris Jollivet, il y a le lynx, des percussions d’araignées, ou le concert naturel d’un lac gelé. Il rêve de cétacés, de forêt amazonienne, ou mieux, d’enregistrer le loup en France. « Le retour des grands prédateurs est un bon indicateur de l’état de santé de nos espaces naturels et de notre rapport au sauvage ! » Nul besoin de trop d’exotisme, il y a déjà beaucoup à découvrir, à contempler et à écouter près de chez soi. Sa motivation est avant tout le partage de ses découvertes. « Le son est un bon moyen de sensibiliser à la nature et à sa préservation.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Son et sciences participatives en VO
La diversité de public qui participe au STOT NC(2) permet une répartition homogène des carrés suivis. L’objectif des formations (gratuites et ouvertes à tous) est de permettre à chaque « stoteur » de pouvoir identifier principalement par le chant les différentes espèces. En effet, compte tenu de la présence d’un certain nombre d’espèces endémiques en milieu forestier humide, l’identification auditive reste la plus pertinente ; il est plus courant de les entendre que de les voir.
Espaces naturels n°47 - juillet 2014
Défense côtière et réserve naturelle : gérer le paradoxe
La tempête Xynthia, par les dégâts humains et économiques générés sur le littoral atlantique, a déclenché une politique publique de défense contre les inondations (Programmes d’actions et de préventions des inondations, Plan submersions rapides). La baie de l’Aiguillon est une vaste surface de vasières et de prés salés accueillant de nombreux oiseaux d’eau migrateurs et hivernants située à l’aval du Marais poitevin. Elle est bordée de digues dont un linéaire important est intégré dans le périmètre de la réserve.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Quelles responsabilités pour les gestionnaires ?
Gilles Boeuf, président du Muséum national d’histoire naturelle, professeur à l’Université Pierre & Marie Curie, professeur invité au Collège de France
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Se préparer pour accompagner la nature
Depuis des millénaires, le climat de la planète change, façonnant et structurant les espaces naturels, mais aussi l’utilisation que nous en faisons ainsi que les biens et les bénéfices que nous en tirons. Les changements climatiques actuels ne sont donc pas exceptionnels par leur amplitude, mais plutôt par le laps de temps sur lequel ils se déroulent. En effet, la température moyenne à la surface du globe augmente depuis 1861.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
« Faire ensemble » pour aiguiser la curiosité des collégiens
Les clubs Eden ne pourraient voir le jour si les enseignants des collèges ne construisaient pas ces projets sur la base du volontariat. S’appuyer aussi sur le principe de la démarche projet permet au conseil général d’être en cohérence avec ses objectifs : lutter contre toutes les formes d’exclusions, favoriser l’ouverture au monde des enfants et ainsi contribuer à leur épanouissement personnel et culturel. Découvrir l’environnement proche, prendre conscience de la fragilité des milieux, aborder la culture environnementale, tout ça ne peut se faire que dans le cadre d’une démarche active. En effet, les objectifs donnés à une démarche pédagogique conditionnent naturellement la forme et le temps nécessaire de la rencontre.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Les espaces naturels, lieux d’observation privilégiés
Certains paramètres évoluent lentement : par exemple, hausse de températures moyennes, de l’ordre de 0,2 °C par décennie, hausse du niveau marin, de l’ordre de 3 mm/an se traduisant dans certaines conditions par un déplacement de trait de côte de 30cm/an, évolution des précipitations moyennes. Les extrêmes peuvent être affectés : canicules, sécheresses, intensité maximale de précipitations, par exemple.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Etudier la fréquentation : un préalable à la gestion
L’étude de la « fréquentation » littorale pose la question de la durabilité des ressources dans un contexte de fort accroissement de l’attractivité de ces espaces balnéaires à forte connotation de qualité paysagère. En interagissant avec le milieu, elle peut provoquer des déséquilibres. Aussi, le concept de fréquentation s’aborde-t-il souvent sous l’angle de la problématique de la « capacité de charge » d’une plage ou encore de dégradation des écosystèmes.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Les espaces naturels, lieux d’observation privilégiés (2)
L’enjeu scientifique réside alors dans la mise en évidence et le décryptage des conséquences de tels bouleversements.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Protéger le potentiel évolutif
La composition en espèces peut varier du fait de l’extinction de certaines d’entre elles, de la prolifération d’autres. En effet, les espèces qui composent les communautés ne sont pas également vulnérables face aux changements climatiques : on note par exemple, à l’échelle de l’Europe entière, un net enrichissement en espèces thermophiles des communautés locales d’oiseaux et de papillons.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Quel temps fera-t-il en 2085 ?
Plus qu’un portail, Drias, les futurs du climat ambitionne d’être un service, à la croisée des laboratoires et de la société, apte à accompagner, expliquer, et faciliter l’accès à l’information climatique pour toutes les composantes de la nation, qu’ils soient utilisateurs finaux ou intermédiaires. Ainsi, une assistance téléphonique permet de répondre aux questions les plus simples et de relayer vers les partenaires les mieux armés pour des travaux plus significatifs.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Comment préparer sa gestion aux changements environnementaux ?
Divers modèles intégrant plusieurs scénarii climatiques ont été utilisés pour simuler la répartition des espèces d’arbres forestiers aux horizons 2050 et 2100.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
La sylviculture doit prendre les devants
Nous devons nous préparer à un réchauffement de +1,5 à +4,5°C au cours du XXIe siècle, selon l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. Ce réchauffement devrait s’accompagner en Europe d’une modifi cation du régime des précipitations, augmentées au Nord et diminuées vers le Sud. à la charnière de ces deux zones, l’évolution du climat de la France est marquée par une forte incertitude sur l’évolution du défi cit hydrique estival, paramètre déterminant pour la forêt.
Une Forêt très liée au climat
Espaces naturels n°46 - avril 2014
Quand chaque action de gestion est une expérimentation
Le fonctionnement du littoral camarguais a été perturbé par les nombreux aménagements sur le Rhône et son bassin versant (barrages, endiguement), ainsi que sur le littoral avec la multiplication des ouvrages de défense contre l’érosion.
Espaces naturels n°46 - avril 2014
La catastrophe pousse à élargir le champ de vision
Comment avez-vous réagi, en tant que gestionnaire d’espaces naturels dans les jours qui ont suivi la tempête ?
Espaces naturels n°46 - avril 2014
« Les scouts vont plus loin dans leur rapport à la nature »
Vous dites que les Scouts et guides de France veulent, aujourd’hui, aller plus loin dans le rapport à la nature. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Espaces naturels n°41 - janvier 2013