L'EPF, recycleur de terrains industriels
Son rôle de recycleur d'espaces, l'établissement public foncier Nord - Pas de Calais le joue en y associant fortement les espaces naturels et la biodiversité. Il mène ses actions foncières en respectant deux logiques : celle de remettre en état et de sécuriser d'anciens terrains industriels ou urbains, tout en s'inscrivant dans les politiques écologiques nationales et régionales
Qui pouvait donner du sens à la requalification des friches industrielles et à la renaturation de carrières ou terrils ? Seul un établissement public investit en faveur de la biodiversité. L'EPF Nord - Pas de Calais s'est même doté d'un axe spécifique d'intervention pour accompagner les collectivités dans la gestion des espaces à risque et à la contribution des continuités écologiques. La position de l'établissement est que les fonds publics utilisés doivent profiter aussi bien aux collectivités qu'aux entreprises. « Nous sommes aussi au service du développement économique, pas question de fermer la porte. On accompagne autant les intercommunalités que les industries, » explique Guillaume Lemoine, responsable du pôle écologie. L'avantage de cette position sur le foncier, c'est de pouvoir déployer une vraie stratégie en faveur de la biodiversité, que ce soit lors de la remise en état des sites industriels orphelins ou actifs que dans le cadre de la compensation.
Par exemple, pour les 2200 hectares de terrils miniers qu'il a fallu renaturer à la fermeture des mines, cet opérateur unique a pu « recycler » les terrains de façon cohérente, en intégrant le tout dans la trame verte du bassin minier et en mettant le cas échéant à contribution les exploitants de ces dernières sources de matériaux (locataires des sites achetés par l'EPF). Mandaté par les départements, la région et les communes minières, l'EPF a finalement pu revendre les terrains aussi bien pour les ENS que pour les trames vertes communautaires ou communales. Il compte également parmi ses partenaires réguliers le Conservatoire d'espaces naturels ou encore les parcs naturels régionaux. Un partenariat est également envisagé avec le Conservatoire du littoral.
Les travaux de remise en état (déconstruction) et de renaturation sont financés par l'établissement. Mais ils peuvent aussi être cofinancés par des entreprises au titre de la compensation. Certains terrains, comme les terrils complètement exploités, peuvent même être directement vendus pour des mesures compensatoires si l'autorité environnementale l'accepte. « L'EPF a du foncier de disponible pour faire les aménagements demandés, pour que cela revienne aux espaces naturels, dans l'intérêt général. » C'est donc une façon de donner de la cohérence aux actions de compensation des entreprises là où le foncier est rare. L'EPF a également développé un savoir- faire reconnu pour la remise en état des sablières (voir interview de Nicolas Seignez).
Guillaume Lemoine revendique une culture environnementale ancrée dans la structure depuis les années 90 et de façon active : « L'intervention en faveur de la biodiversité est dans nos gènes. On a été labellisés SNB. On va prochainement signer des conventions pour que toutes nos données soient reversées au SINP. Chaque fois qu'on intervient sur un espace, on finance des inventaires faune, flore et fonge. Nous faisons même partie du Copil PNA pollinisateurs sauvages, » conclut-il non sans fierté.
Guillaume Lemoine revendique une culture environnementale ancrée dans la structure depuis les années 90 et de façon active : « L'intervention en faveur de la biodiversité est dans nos gènes. On a été labellisés SNB. On va prochainement signer des conventions pour que toutes nos données soient reversées au SINP. Chaque fois qu'on intervient sur un espace, on finance des inventaires faune, flore et fonge. Nous faisons même partie du Copil PNA pollinisateurs sauvages, » conclut-il non sans fierté.