Dominique Aribert, une carrière au service de la nature

 

Espaces naturels n°68 - octobre 2019

Portrait

Propos recueillis par Marie-Mélaine Berthelot

"J'ai découvert la protection de la nature aux côtés des conservateurs des réserves naturelles."

Dominique Aribert

Dominique Aribert

On peut dire « qu'elle a fait avancer la protection de la nature ! », rapporte Philippe Sauvage, qui l'a côtoyée à diverses reprises dans sa carrière. Dominique Aribert quitte la LPO pour prendre sa retraite. Au dernier poste qu'elle a occupé, comme aux précédents, on retient avant tout sa ténacité. Il en fallait probablement, ainsi que des convictions chevillées au corps, pour avoir traversé aussi bien les services de l'État, que l'ONCFS ou la LPO. Le fi l conducteur ? « Je suis très attachée à l'intérêt général. » Une valeur qu'elle a retrouvé aussi bien dans le public que dans l'associatif. Elle a un grand sens des responsabilités et de la solidarité. « Un coeur aussi gros que son caractère », dit Yves Vérilhac, son dernier directeur.

Originaire de Corrençon en Vercors, elle est entrée au ministère de l'Équipement sur concours après un diplôme de Sciences politiques. Puis son parcours l'a menée à la Direction régionale de l'aménagement et de l'équipement (DRAE) de Corse aux côté d'Éric Binet. Elle y a découvert la protection de la nature. Un sujet qu'elle a approfondi au service sites, nature et paysage (Diren) des Pays de la Loire, où elle a souvent été « aux côtés de Michel Métais, et des conservateurs des réserves naturelles : Loïc Marion, Hugues Des Touches et bien d’autres. »

Elle a adopté en 1992 l'ouest de la France et pris particulièrement à coeur les dossiers estuaire de la Loire et réserve naturelle du lac de Grand-Lieu. « Une de ses obsessions », d'après Philippe Sauvage, ex du Conservatoire du littoral. « Elle a pesé pour que la direction de l'ONCFS continue à mettre les moyens techniques et fi nanciers dans la réserve du Massereau ». De même sur le lac de Grand-Lieu, elle a su convaincre en haut-lieu. Pierrick Marion, alors à la Diren Poitou- Charentes, raconte : « Lorsque Mme Guerlain a mis en vente sa maison du lac, construite dans les années soixante, et se situant en enclave dans la réserve naturelle, les chasseurs étaient sur les rangs pour l'acheter. Alors que nous étions ensemble à une réunion au ministère, Dominique m'a demandé de l'accompagner au pied levé pour aller convaincre le directeur de la Protection de la nature, Jean- Marc Michel, de trouver l'argent afin d'éviter cette catastrophe. » C'était inespéré, mais elle y est arrivé, le directeur a trouvé le budget pour l'acheter en urgence. « Lorsqu'elle a quitté la Diren, elle a fait son pot de départ devant la maison sauvée ! »

"Un coeur aussi gros que son caractère."

Dominique Aribert sait toquer aux bonnes portes, avec vigueur s'il le faut. Parmi les dossiers marquants, elle se réjouit d'avoir évité la construction d'une route sur une zone humide en Brière. Elle met aussi au compte de ses réussites la création du service connaissance à la LPO ou l'élargissement des domaines de compétences de police des agents assermentés de l'ONCFS en Bretagne-Pays de la Loire. Dominique Aribert quitte ses fonctions pour prendre sa retraite en mars 2020. Elle pense désormais se consacrer « à vivre, tout simplement avec amis et famille ». Peut-être aussi à participer davantage à la vie publique et culturelle de Nantes, sa ville d’adoption.