Transversalité : la mettre en oeuvre efficacement

 
Management - Métiers

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Quelle que soit la thématique sur laquelle on travaille, la transversalité nécessite d'être pensée. Qui pilote ? Faut-il mettre en place des formations ? Des suivis ? Des groupes de travail ? Voici les enseignements recueillis auprès de gestionnaires investis sur ce type d’approche.

 1. IDENTIFIER DES PERSONNES RÉFÉRENTES POUR PORTER LES DÉMARCHES

Qu'on parle d'écomobilité, d'écoresponsabilité, de suivis scientifiques ou encore d’accueil de public en situation de handicap, un conseil important est que la personne ressource soit bien identifiée et clairement mandatée. « C'est fondamental que ce soit sur la fiche de poste », affirme Nicolas Bouédec, chargé d'étude écoresponsabilité au PNR du Lubéron. Dans son cas, le recrutement a été fait spécifiquement pour prendre la suite d'une mission interne informelle. Dans ce cas exemplaire, pas d’ambiguïté, des agents d'entretien au directeur, tout le monde est concerné par l'écoresponsabilité, et tout le monde sait à qui s'adresser. Un soutien de la direction est bien sûr indispensable. Des référents locaux peuvent être aussi nommés quand il s'agit de structures éclatées : en tout cas, il est important que des personnes centralisent les données et soient identifiées pour être consultées. À Eden62, on a pris le parti de se réorganiser pour mieux intégrer des dimensions transversales. « Depuis septembre dernier, on a combiné le découpage par secteur des agents de terrain et des référents thématiques, explique Bruno Cossement, récemment devenu responsable des suivis scientifiques pour les 8 agents. Cela va nous permettre de couvrir des sujets écartés auparavant. C'est aussi l'occasion de dynamiser les troupes. » Dans le cas d'une structure plus petite, on fait sans poste dédié, mais le pilotage n'en reste pas moins important. Dans la Réserve naturelle des Ramières, c'est le conservateur luimême qui a impulsé les actions sur l'écomobilité : achat de vélos et d'un atelier de réparation. Passion et compétences personnelles sont évidemment indispensables !

 2. IMPLIQUER À TOUS LES NIVEAUX

C'est aussi vrai lorsqu’une démarche est portée pour l'interne que lorsque qu’elle est pilotée par une tête de réseau au bénéfice d'autres structures. Nicolas Bouédec, au sein du PNR, s'est appuyé sur des groupes pour impliquer les agents, avec des référents compétents sur chaque thème (déchets, eau, déplacements, achats). « Les référents sont sollicités sur le long terme pour assurer la continuité sur plusieurs années ». Le travail a été important au début, mais les programmations sont maintenant sur 3 ans avec des objectifs moindres. Pour diffuser une thématique dans plusieurs structures, comme le fait une tête de réseau, il existe une difficulté supplémentaire : obtenir l'adhésion. Laurence Chabanis, à Parcs nationaux de France, porte la thématique du handicap : « Nous avons lié ce travail à un mécénat. C'est important qu'il y ait une carotte financière. » En passant par des groupes de travail, elle a pu mobiliser chaque structure à la mesure de ce qu'elle pouvait faire : l'important est de faire quelque chose pour enclencher l'action, et de fil en aiguille, les expériences se partagent et les initiatives se multiplient.

 3. FIXER DES OBJECTIFS ET PARTAGER LES RÉSULTATS…

Il est capital de bien définir les objectifs, de les évaluer et de rendre compte des résultats. Un état des lieux de la situation de départ est donc plutôt une bonne idée. Par exemple, le PNR du Lubéron s'était fixé comme objectif marquant pour 2008-2011 de réduire de 10% la consommation de carburant. Pour 2013-2015, impossible d'espérer de nouveau une telle économie, mais il faut quand même poursuivre les efforts. « Le danger, c'est de tomber dans la routine. Chaque année nous rendons compte des progrès devant toute l'équipe. » Laurence Chabanis fait, elle, un retour à son mécène, pour le retour d'image, mais ce sont aussi les équipes qui sont valorisées. De même quand Jean-Michel Faton anime la commission écomobilité de RNF pour partager ses choix et son expérience : reconnaissance et fierté, rien de mieux pour motiver.